草木皆兵, Cao mu jie bing, «ils prennent les herbes, les arbres pour l’ennemi » : tel est le climat pathologique mais parfois cocasse, infligé par le SRAS à ce pays omnibulé par l’obsession de se protéger !
– Le 27/4, la route nationale 103 (un des axes stratégiques du pays) fut coupée dans la nuit par deux tranchées de 1 à 2m de profondeur, à la lisière de Pékin. La police cherche encore les coupables – des villages, cherchant à isoler la capitale.
– Cette pauvre taxi-girl, rentrant fatiguée d’une longue journée de travail, ne trouva rien de mieux à faire, pour désinfecter sa recette, ses clés, son masque et son portable, que les passer au micro-ondes : tout brûla ou fondit. Quant au four, depuis lors, il tousse à fendre l’âme.
– Le 24, l’asile de vieillards de Xiong Xian(Hebei) fut évacué au profit des 10aines de cas de SRAS. Le soir, panique, plus d’électricité: profitant de l’aubaine, cinq suspects filèrent dans la nuit noire. La police établit que le courant avait été coupé par M.Liu, chef de l’Office des grains qui (c’est très fréquent ces temps-ci) boycottait ce foyer potentiel d’infection à sa porte. Aux limiers, M. Liu tenta de couvrir sa faute par une formule dilatoire : il ne savait rien de la 40aine, mais depuis des Lunes, les petits vieux ne lui payaient plus son électricité. Les policiers lui jurèrent qu’il ne l’emporterait pas au paradis—surtout si un des évadés contaminait d’autres autour de lui!
Sommaire N° 16