— Imposé depuis 1995, le moratoire estival sur la pêche maritime va débuter, renforcé sur tous les fronts. Rallongé de deux semaines, il s’étire du 1er juin au 30 août -modulé suivant les zones. Pendant cette période, 118.000 chalutiers, caseyeurs et pêcheurs au filet dérivant seront à la chaîne, ou astreints à plus de contraintes, surtout au nord du Jiangsu où frayent la majorité des espèces commerciales. D’abord indignés, les pêcheurs se font une raison -ils approuvent, même. En effet, les captures en ’95 étaient tombées au quart du niveau des années ’50 -la mer était vide. Ce plan d’austérité halieutique permet la lente convalescence de la ressource, aujourd’hui 33% plus abondante.
— Non sans un fort sens de la contradiction, les échanges sino-japonais croissent tumultueusement et cahin-caha -entre voisins sans grande affection mutuelle, condamnés à se partager cette région du monde. Les douanes japonaises viennent de pénaliser la Chine en lui retirant la détaxe à l’import de trois positions tarifaires de leur système de préférences généralisées, à savoir les draps, l’oxyde de plomb (pour émaillage) et la vaisselle, marché de 145M$/an, désormais frappé de 2,3% à 4,7% de taxe. Autre geste inamical, Tokyo a prolongé de 6 mois une enquête anti-dumping sur les exports chinois de serviettes de toilette. Ces mesures ne manqueront pas de provoquer des rétorsions continentales, comme ce fut le cas lors de la guerre des oignons, champignons et du roseau, lancée par le Japon fin 2001, ce qui lui avait coûté 6 mois d’exports de voitures, climatiseurs et téléphones portables pour 700M$. L’enjeu réel de ces broutilles, étant un commerce bilatéral de 180MM$ prévu en 2010, date à laquelle l’IDE nippon en Chine aura atteint 8,5MM$. Par ailleurs, le Soleil Levant, en Chine, ne s’en sort pas si mal, étant un des rares (avec la Corée du Sud) à y dégager un surplus commercial, 5MM$ sur les 102MM$ d’échanges bilatéraux l’an passé.
Sommaire N° 16