Pol : Pyongyang, la locomotive folle

— Au cours du sommet tripartite Chine-US-Corée du Nord (23-25/4, Pékin), Pyongyang a réussi le tour de force d’humilier ses 2 interlocuteurs. Igor Ivanov, ministre russe des Affaires étrangères avait prédit une «mauvaise surprise» : assez vite, le "pays du matin calme" apparaissait être venu sans vouloir négocier. Li Gun, son diplomate, était un «petit calibre» face au  Sous Secrétaire d’Etat J. Kelly. Il annonça d’emblée que son pays aurait "des" bombes atomiques, qu’il prétendait tester, voire exporter à sa guise … Le sommet s’achevait dans la confusion. Li Zhaoxing, ministre chinois des affaires étrangères tentait de faire bonne figure, en affirmant que les deux parties étaient d’accord pour se revoir…

Analyse :  de plus en plus se profile une thèse inquiétante, conforme à la mentalité fanatique de ce pays reclus, depuis 1/2 siècle,  dans la splendide misère de son idéologie. Pyongyang serait désormais convaincu que son stalinisme n’est pas viable. Il importerait pourtant de rester fidèle à sa  « Juche » (socialisme-national), et à Kim Il-Sung, le père fondateur disparu. Pour ce faire, plus qu’une voie : lancer le pays dans un « finale » cataclysmique pour la partie du monde où il peut nuire, ses voisins d’Asie.

— Après avoir annoncé les dérives de l’industrie du tabac, la Chine présente sa restructuration. Une partie des 500.000 employés y perdront leur job, tandis que le Monopole d’Etat perdra sa fonction commerciale au profit de "China Tobacco" (à naître, sous le sigle de CTGC), gardant son rôle de tutelle. Un cigarettier ira en bourse -certainement Red Pagoda (Yunnan), n°1. D’ici 2 ans, culture, transformation, distribution et import-export seront intégrés en 5 groupes de CTGC, qui "pèsera" la bagatelle de 38% de la tabagie mondiale. Des 123 usines, 25% auront alors fermé. La raison de restructurer cette "vache à lait" du fisc chinois (17MM$ versés en taxes l’an dernier) étant l’arrivée des géants étrangers, dont les produits se vendront librement en kiosques dès janvier 2004, et sans quotas un an plus tard.

— Responsables du quart des décès des enfants de moins de 14 ans, les accidents sont la première cause de mortalité pour cette tranche d’âge. Lourd tribut pour l’avenir, ils pourraient être évités par l’observance des règles élémentaires de sécurité, inconnues des enfants comme des parents chinois. Pour leur apprendre, l’Action chinoise pour la sécurité des enfants dépêche (31/03) 8000 “messagers de la sécurité” volontaires qui feront le "commis voyageur" entre les écoles du pays, neuf mois durant, enseignant les panneaux de circulation, les vitesses de freinage, etc.

Gageons que l’éclatement de la crise du SRAS va modifier le programme, et que ces soldats de la vie, enseigneront aussi le port du masque, et tout ce que l’on sait sur ce virus encore totalement méconnu, et la manière de l’éviter.

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
13 de Votes
Ecrire un commentaire