C’est un risque calculé que J.P. Raffarin a pris en allant (24-26/4) vers un Pékin affolé et en quarantaine. Mission effectuée avec un max. de précautions des deux bords, pour garantir l’innocuité du séjour du 1er ministre. Ainsi, hormis les RV officiels, tout le programme se tint au Palace Hotel, aseptisé : pour la 1ère fois de mémoire d’expatrié, un (1er) ministre français à Pékin, ne mettait pas les pieds dans son ambassade.
Risque calculé mais payant:en ces temps calamiteux, la visite de Raffarin fut vue miraculeuse côté chinois,offrant au pays une bouffée d’espoir, récompensée par des honneurs rares, tels un banquet du Président Hu Jintao en son honneur!
Au plan politique, le but était de renforcer la sensibilité commune multipolaire des 2 pays, notamment sur l’Irak, et de lui imaginer un avenir sous l’égide des Nations Unies. Raffarin transmit aussi à son hôte l’invitation de J. Chirac au sommet "G8" d’Evian : préludant ainsi à son élargissement inéluctable et renouvelant une alliance étroite des présidences française et chinoise –Jiang Zemin hier, Hu Jintao demain.
Un aspect inattendu de la visite a été la découverte de Raffarin de l’osSRAScisme en France, rejet, par des inquiets, de quiconque retournant du foyer d’épidémie : "avant le voyage, je trouvais cela sot—à présent, je le trouve odieux", dit-il à la communauté française, en ajoutant qu’il appartenait désormais au corps des victimes!
Le bon climat du voyage se lit aux résultats commerciaux, honnêtes sans être formidables. Airbus signa la vente de 30 A320 (ou A330), pour 1,7MM² dont 0,7MM à la France. Alstom obtint pour 80M² la signature d’un projet ancien de «centrale à charbon propre, à lit fluidisé circulant », à Baima. Crédit Lyonnais eut le feu vert pour une JV de banque d’investissement avec une maison de courtage, et Groupama devint le 3. assureur français à obtenir une licence chinoise (après AXA et la CNP) dans le dommage matériel.
Sommaire N° 14