Temps fort : SRAS brise les frontières médicales

Depuis l’invitation très tardive (23/3) d’une mission de l’OMS à  Pékin, les choses évoluent vite, dans la lutte contre le SRAS, nouveau nom (après «pneumonie atypique») du virus d’une souche nouvelle sévissant à travers  le monde. Un plan de prévention  a été imposé sur Pékin et sans doute toutes les métropoles (23/3), ordonnant aux médecins de « parler d’une seule voix », d’apparaître « détendus à l’extérieur, vigilants à l’intérieur », et de concentrer  les malades sur un seul hôpital, plus un en renfort. Et surtout, après 5 mois de litotes, Pékin finit par annoncer (25/3) son vrai bilan des victimes, quadruplé à 34 morts, presque tous sur Canton, où les malades atteignaient 792.

Quatre autres  provinces étaient à risque : Henan (500 cas), Shanxi, Sichuan, Yunnan.

Cette rupture marque un tournant et changement de mentalité historique. J. Mackenzie, chef de la mission de l’OMS, a confirmé que le virus était bien apparu en Chine, à Canton, en novembre, et a déclaré que le « gouvernement » (et non pas l’administration!) s’était désormais engagé à devenir membre du réseau mondial de lutte et fera rapport quotidien à l’OMS, des progrès du mal dans chaque province.  Cette source d’info précieuse sur le foyer le plus ancien et virulent, permettra d’arriver plus vite à la compréhension du fonctionnement du virus, son traitement et sa prévention.

NB : Jusqu’à présent, par tradition, le système de santé chinois, lié à la politique, restait muet sur ses épidémies, cherchant à maintenir stabilité à l’intérieur, et bonne image à l’extérieur. L’urgence, et le dialogue avec l’OMS ont permis de saisir l’effet contre-productif du silence, selon le proverbe : 欲盖弥彰  yugai mizhang : « plus l’on cache la chose, plus elle explose ». Désormais, la mondialisation, en Chine, touche aussi la santé.

 

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