A la loupe : L’onde de choc de la guerre irakienne

« La Chine doit bien se préparer avant la tempête, afin de pouvoir prendre l’initiative » (Hu Jintao) ;  

« Nous devons garder la tête froide, et  prévoir les dangers, au milieu de l'(apparente) sécurité»  (Wen Jiabao):

ces paroles du Président et du 1er min expriment bien l’onde de choc déclanchée dans l’appareil, par le lancement de la force anglo-US sur l’Irak.

On assiste au réveil d’une crainte pour la croissance (jusqu’à 0,5% perdu en hausse du PIB, en cas de guerre de 6 mois), et au retour du vieux cauchemar d’un «encerclement de la Chine»  par les « US hégémonistes ».

Bien sûr, l’APL y gagne en influence, et en chances de crédits  d’armement, ce qui contredirait le modeste budget 2003 qui vient de lui être voté (+9,6%, hausse, la plus basse depuis 1987).

Pour autant, cette fraîche nervosité « sécuritaire » n’occupe pas toute la scène : en même temps, Pékin prend soin de contenir les protestations des 20M de musulmans (à leur tête, l’Imam Chen Guangyuan),  des étudiants, et interdit toute manif. Deux collectes plus ou moins légales de signatures «pour ou contre» la guerre, donnent la tendance dans l’opinion : 30 pour, 1800 contre.

La cause de la retenue de Pékin est son commerce avec les US (150MM$, dont 100 d’excédent), et le lien du RMB au US$, garantie du maintien de ce marché à l’avenir. Pékin d’ailleurs, calcule  et rêve déjà du marché de l’après-guerre au Proche-Orient, à une demande exacerbée en ses produits, à prix imbattables, T-shirts, chaussures et bouilloires, sinon ports et autoroutes.

Cette opposition d’intérêts, conjuguée à l’arrivée d’un gouvernement encore néophyte, a engendré en Chine un phénomène  inouï : une presse libre—sur ce sujet limité. TV et radio diffusent LIVE (traduites en mandarin!), les ondes de CNN et d’Al-Jazeira. Le SMS engendre des messageries spécial Irak. Une 2de manif d’étranger en 8 jours eut lieu (30/3), et la 1ère manifestation chinoise, quoique autorisée, fut annulée en dernière minute, suite à des tracasseries: l’Etat voit se rapprocher le moment du choix, entre son hostilité à la guerre, et celle aux manifestations de son opinion!

 

 

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