En U.E, l’Allemagne est le 1er partenaire commercial de la Chine (23,5 MM$ d’échanges en jan-oct. 2002), techno-scientifique et d’éducation. Aussi une visite en Chine du chancelier G. Schroeder est-elle toujours un événement faste. Sa dernière (29-31/12) n’a pas failli à la tradition, l’ayant vu étrenner, à Pudong avec Zhu Rongji, le fameux train Maglev de Siemens-Thyssen-Krupp, pour 1,2 MM$, dont près de la moitié payée par Berlin. Ce joujou à lévitation magnétique s’est avéré capable d’avaler en 7min à 430km/h, les 33km entre l’aéroport et Liujiazui, la «City» shanghaienne!
Mais ce succès technologique (1ère matérialisation "commerciale" du Maglev dans le monde) peut-il aboutir à un marché? « Oui! » , dit Schroeder, qui prête à Zhu l’intention de prolonger de 470 km la ligne, jusqu’à Nankin au nord, Hangzhou au sud. L’enjeu étant les 1250 km du circuit Pékin-Shanghai, d’un coût estimé à 22M$!
Mais il y a loin de la coupe aux lèvres: le Maglev, dans la presse, est très contesté. Sur son monorail, le Maglev ne transporte que des passagers, tandis que le TGV japonais ou français peut prêter sa ligne aux rames conventionnelles…Or, Zhu, défenseur n°1 du Maglev, part dans 3 mois, et la ligne rapide aux normes standard, est déjà presque achevée : le choix est loin d’être fait!
Schroeder a aussi rencontré Jiang Zemin et Hu Jintao. Les intérêts politiques sont considérables. Allemagne et Chine se démarquent des US de G. Bush, dans leurs bruits de bottes autour de Bagdad et de Pyongyang. Berlin compte sur Pékin pour l’aider à devenir permanent au Conseil de Sécurité et maintenir sa croissance malgré le miasme mondial. Tout ceci n’a empêché le chancelier d’adresser à ses hôtes, par étudiants interposés
(devant l’université de Tongji), des paroles onctueuses mais vertes, sur les droits de l’homme: "à long terme, l’innovation et la croissance réussissent le mieux dans une société ouverte, ne freinant pas le libre flux de la communication"!
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