Petit Peuple : l’Art, Printemps pimenté

·  Chunyang angran-  «Le printemps est dans l’air», dans l’art contemporain chinois. BBC a diffusé deux clips faits pour choquer: un activiste grignotant ce qui semble un foetus, un autre buvant un vin où macère un soi-disant pénis. BBC veut savoir pourquoi la Chine «produit l’ art le plus outrageux et le plus noir au monde ». L’une de ces images fut projetée en 2000, à la 3. Biennale d’art moderne de Shanghai. Pour fêter la 4. édition de ce must de l’art chinois (en cours, jusqu’au 20 /1), un certain Wang se promena nu sur le Bund – artère très fréquentée-, en guise de happening. Mais en pure perte : le public blasé n’accorda pas un regard au show exhibitionniste. Pour le reste, la plupart des oeuvres de la Biennale, décapantes et inquisitrices, expriment le bonheur et l’aliénation face aux chocs de la mutation en cours dans leur univers – stress, béton, libertés, suicide. Face à ce déferlement d’égotis-me créatif, la censure ne peut rien faire -le monde des arts est libre! Enfin, ce jeune art peut aussi s’avérer fin et mature : à Guangzhou, sous le titre de Cabochons, Zhang Hongtu montre un double portail vermillon, genre «Cité Interdite» ou Zhong Nan Hai, le siège du PCC. L’oeuvre n’est anodine qu’en trompe-l’oeil. Un lacis de grands «clous» aux trois-quarts arrachés et pendant vers le bas, finit par trahir son piteux secret: il s’agit selon l’artiste, de "verges surgelées dans un état d’érection impropre ». En un mot donc, cet art chinois dont on parle toujours plus, constitue un éveil irrépressible, blindé contre tout tabou – qui, par sa verve et son impertinence, interpelle le conformisme du reste de son monde.

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