Argent : fusion boursière – le compte à rebours

· La CSRC finit par sauter le pas, après deux ans de reports justifiés par la chute de la bourse mondiale: la fusion des places de Shanghai et Shenzhen est annoncée pour le 1er semestre 2002 : la «tête du dragon» (Shanghai) deviendra la source nationale des valeurs «A» et «B». Le double index unifié connaîtra un test initial de 6 mois. Puis Shenzhen pourrait recevoir sa contrepartie à ce transfert: la création d’une bourse unique des valeurs secondaires, technologiques – du NASDAQ chinois. Entre temps, bien un arsenal de lois et règles auront dû être révisé pour assainir le marché: selon 2 universités chinoise et britannique, 70% des firmes cotées en Chine, falsifient leurs profits.

NB : pour les 84 titres «A» et les 9 «B» émis en Chine en 2001, les firmes cotées ont récolté en bourse 14MM$ soit 56% de moins qu’en 2000, et la capitalisation a atteint 525MM$ : le marché s’est contracté de 9,5%.

·Dure contradiction: au moment où la Chine réitère son intention de monter au créneau pour défendre son agriculture, la SEPA veut imposer une limitation de la pollution par l’élevage, dès 2003 pour les 14.000 grandes fermes du pays, juillet 2004 pour les petites et moyennes. En effet, outre celle des paysans, la protection de l’environnement est une autre urgence. Or en 1999, le total des effluents oxydants (COD) issus des élevages, s’élève à 71Mt, bien plus qu’usines et villes ensemble. A Shanghai,les excréments animaux des fermes en amont du Huangpu comptent pour 36% de la pollution du cours. Les nouvelles règles établissent par ferme, des plafonds d’émission, et des distances minimales aux zones urbaines et cours d’eau, tout en incitant la valorisation des déchets – gaz ou engrais !

· A Wenzhou (Zhejiang), Mecque du briquet rechargeable, ayant conquis en dix ans près des 3/4 du marché mondial (550M de pièces exportées), l’enfer est en Europe, son principal marché (avec le Japon). Le succès de Wenzhou vient de ses prix bas (0,4 à 0,56$, pour un prix de re-vente de 6 à 70$), et à la créativité illimitée des modèles. Mais Bruxelles remet tout en cause, en exigeant des sécurités-contre-enfants,qui rehausserait de 10% les coûts et imposeraient à chacune des 300PME responsables, une recherche technologique peut-être hors de leur portée. L’exemple des US est pourtant clair : l’introduction du nouveau standard, en 1994, a fait baisser de 43% le bilan des enfants brûlés vifs à cause d’un briquet, et épargné 100 vies en 5 ans. Des groupes de Wenzhou comme Rifeng, Weili ou Tiger, hurlent au protectionnisme de l’Union Européenne – en vain !

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