Le Vent de la Chine Numéro 9
Etonnant, mais indiscutable: dans son rapport d’exercice, en ouverture de la session de l’ANP (5/03) face aux 2987 élus présents, Zhu Rongji évoqua "l’OMC" pas moins de 10 fois, mais le "marxisme-léninisme", une seule. Le club marchand fut plus présent dans son discours que le "Parti" (x8),"Jiang Zemin"(x5), »Deng » (x3) ou "Mao" (x1). C’était un choix : les 2/3 du rapport furent dédiés à l’économie contre moins d’1/3 à la politique -même le mot d’ordre de Jiang, la «Triple Représentativité», eut la portion congrue.
La politique fut donc à l’écart – y-compris la réforme politique: en conformité avec les directives repoussant pour 6 mois (jusqu’au XVI. Congrès du PCC, en octobre2002) «toute mesure politique nouvelle risquant de compromettre la stabilité ». Zhu y renonce d’autant plus aisément que le dossier est celui du Président Jiang, voire de la future nouvelle équipe – si elle détient vraiment les rênes, ce qui n’est pas encore clair. Le problème de Zhu, est le maintien de 7% de la croissance (ligne de flottaison), et évite une implosion de l’agriculture, après l’ouverture des frontières aux produits «verts» de l’OMC. Pour ce faire, il mise sur l’emprunt public (18MM$), les grands travaux, et la consommation – recettes encore valables, mais qui s’essoufflent, au risque d’approcher le seuil d’endettement critique, et d’inflation.
Pragmatique, ouvert, Zhu manifeste une volonté de sympathie. Face à Taiwan, il parle d’une seule Chine dont Pékin et Taipei «sont deux parties» (sous entendu : «à égalité de droits»), confirmant ainsi des semaines d’embellie face à l’autre rivage du détroit. Aux chômeurs des villes et des champs, il promet le paiement «complet et à temps» du revenu minimum voire de la retraite. Il fustigea avec verve les prévaricateurs et corrompus, adjurant le retour à la morale socialiste et versant un bau-me au coeur du peuple, dont la corruption constitue le premier souci.
Ainsi, sans apporter un seul élément nouveau en politique, Zhu Rongji, dont le mandat s’achève sous 12 mois, renforce son image de «l’homme aux mains propres» de la République populaire- et s’en met en réserve. Manière subtile de ne pas faire de politique, à un semestre de la désignation d’un nouveau pouvoir !
Etonnant, mais indiscutable: dans son rapport d’exercice, en ouverture de la session de l’ANP (5/03) face aux 2987 élus présents, Zhu Rongji évoqua « l’OMC » pas moins de 10 fois, mais le « marxisme-léninisme », une seule. Le club marchand fut plus présent dans son discours que le « Parti » (x8), »Jiang Zemin »(x5), »Deng » (x3) ou « Mao » (x1). C’était un choix : les 2/3 du rapport furent dédiés à l’économie contre moins d’1/3 à la politique -même le mot d’ordre de Jiang, la «Triple Représentativité», eut la portion congrue.
La politique fut donc à l’écart – y-compris la réforme politique: en conformité avec les directives repoussant pour 6 mois (jusqu’au XVI. Congrès du PCC, en octobre2002) «toute mesure politique nouvelle risquant de compromettre la stabilité ». Zhu y renonce d’autant plus aisément que le dossier est celui du Président Jiang, voire de la future nouvelle équipe – si elle détient vraiment les rênes, ce qui n’est pas encore clair. Le problème de Zhu, est le maintien de 7% de la croissance (ligne de flottaison), et évite une implosion de l’agriculture, après l’ouverture des frontières aux produits «verts» de l’OMC. Pour ce faire, il mise sur l’emprunt public (18MM$), les grands travaux, et la consommation – recettes encore valables, mais qui s’essoufflent, au risque d’approcher le seuil d’endettement critique, et d’inflation.
Pragmatique, ouvert, Zhu manifeste une volonté de sympathie. Face à Taiwan, il parle d’une seule Chine dont Pékin et Taipei «sont deux parties» (sous entendu : «à égalité de droits»), confirmant ainsi des semaines d’embellie face à l’autre rivage du détroit. Aux chômeurs des villes et des champs, il promet le paiement «complet et à temps» du revenu minimum voire de la retraite. Il fustigea avec verve les prévaricateurs et corrompus, adjurant le retour à la morale socialiste et versant un bau-me au coeur du peuple, dont la corruption constitue le premier souci.
Ainsi, sans apporter un seul élément nouveau en politique, Zhu Rongji, dont le mandat s’achève sous 12 mois, renforce son image de «l’homme aux mains propres» de la République populaire- et s’en met en réserve. Manière subtile de ne pas faire de politique, à un semestre de la désignation d’un nouveau pouvoir !
Conséquence de la promesse de maintenir la croissance à 7%, et de combattre la paupérisation rampante: le budget 2002 atteint un déficit inégalé dans l’histoire, à 37,5 MM$, soit +19 % : hausse quasi double par rapport aux +9 % du budget, de 165 MM$.
Les grands travaux coûteront 18MM$, financés par emprunt.
L’APL exigera «20 MM$», +17,6% (en réalité jusqu’à trois fois plus, en intégrant les achats et recherches d’armement) : depuis 2001, le budget militaire progresse de 15 à 20%, au lieu des 12-13% d’avant : l’armée monte en puissance.
Ecoles et universités coûteront 3,02 MM$, agriculture et lutte anti-pauvreté coûteront ensemble 3,3 MM$, tandis que la recherche recevra 4,9 MM$ : budget très ambitieux !
Les salaires des villes et des cadres prendront encore une embellie +28% – ils sont le moteur de la consommation et de la relance attendue.
Le revenu minimum aux chômeurs légaux, causera une dépense double, atteignant 554 M$.
Pour Xiang Huaicheng le ministre des finances, le déficit n’a rien d’inquiétant – on reste bien en deçà de la côte d’alerte, avec un déficit en 2001 de 2,7%, et des dettes consolidées à 16,3%. A condition de fermer les yeux sur les 50% (probables) de mauvaises dettes des banques, et du trou également sans fond des pensions impayables. Un autre facteur déstabilisant, selon le ministre, étant le manque à gagner en recettes douanières, pour cause d’OMC, de baisse des taxes aux assurances et banques, et de corruption ou incompétence des collecteurs d’impôts.
· En 2001, la Chine réservait 6MM$ pour la liquidation des dettes d’Entreprises d’Etat. En 2002, ce budget frisera les 10MM$, et 35MM$ «d’ici 3 à 5 ans». Très insuffisants, ces efforts expriment la volonté de l’Etat de faire face à la courbe hyperbolique des faillites virtuelles, de 277/an jusqu’en 1993, à 5640 (le vingtuple) en 1997 – et plus de chiffres publiés depuis. Par cet investissement, la SETC espère arriver à éponger les ardoises de 2900 EE, qui pourront ensuite faire faillite – l’argent ira au régime de pension/assurance chômage, prévenant l’émeute de millions de xiagang – sans emploi.
· Soumis à la répression la plus vive depuis 1989, le Falungong semblait disparu. Jusqu’en février où 53 adeptes d’Europe et des US vinrent brièvement commémorer place Tian An Men l’existence du mouvement, avant d’être expulsés discrètement. La semaine dernière, l’ouverture de l’ANP fut l’occasion de nouvelles audaces: incursions quotidiennes de membres sur la place (nationaux ou touristes, dont 10 australiens expulsés le 8/3)), et surtout, la prise de contrôle, 50 minutes durant, du réseau TV câblé de Changchun (Jilin), 1,3M d’habitants, berceau du fondateur du Falungong. Sans être inquiétés, les pirates diffusèrent une émission réfutant les accusations de Pékin contre la secte: administrant ainsi la preuve que le Falundafa, loin d’être éradiqué en Chine,y possède toujours des appuis.
· La CSRC finit par sauter le pas, après deux ans de reports justifiés par la chute de la bourse mondiale: la fusion des places de Shanghai et Shenzhen est annoncée pour le 1er semestre 2002 : la «tête du dragon» (Shanghai) deviendra la source nationale des valeurs «A» et «B». Le double index unifié connaîtra un test initial de 6 mois. Puis Shenzhen pourrait recevoir sa contrepartie à ce transfert: la création d’une bourse unique des valeurs secondaires, technologiques – du NASDAQ chinois. Entre temps, bien un arsenal de lois et règles auront dû être révisé pour assainir le marché: selon 2 universités chinoise et britannique, 70% des firmes cotées en Chine, falsifient leurs profits.
NB : pour les 84 titres «A» et les 9 «B» émis en Chine en 2001, les firmes cotées ont récolté en bourse 14MM$ soit 56% de moins qu’en 2000, et la capitalisation a atteint 525MM$ : le marché s’est contracté de 9,5%.
·Dure contradiction: au moment où la Chine réitère son intention de monter au créneau pour défendre son agriculture, la SEPA veut imposer une limitation de la pollution par l’élevage, dès 2003 pour les 14.000 grandes fermes du pays, juillet 2004 pour les petites et moyennes. En effet, outre celle des paysans, la protection de l’environnement est une autre urgence. Or en 1999, le total des effluents oxydants (COD) issus des élevages, s’élève à 71Mt, bien plus qu’usines et villes ensemble. A Shanghai,les excréments animaux des fermes en amont du Huangpu comptent pour 36% de la pollution du cours. Les nouvelles règles établissent par ferme, des plafonds d’émission, et des distances minimales aux zones urbaines et cours d’eau, tout en incitant la valorisation des déchets – gaz ou engrais !
· A Wenzhou (Zhejiang), Mecque du briquet rechargeable, ayant conquis en dix ans près des 3/4 du marché mondial (550M de pièces exportées), l’enfer est en Europe, son principal marché (avec le Japon). Le succès de Wenzhou vient de ses prix bas (0,4 à 0,56$, pour un prix de re-vente de 6 à 70$), et à la créativité illimitée des modèles. Mais Bruxelles remet tout en cause, en exigeant des sécurités-contre-enfants,qui rehausserait de 10% les coûts et imposeraient à chacune des 300PME responsables, une recherche technologique peut-être hors de leur portée. L’exemple des US est pourtant clair : l’introduction du nouveau standard, en 1994, a fait baisser de 43% le bilan des enfants brûlés vifs à cause d’un briquet, et épargné 100 vies en 5 ans. Des groupes de Wenzhou comme Rifeng, Weili ou Tiger, hurlent au protectionnisme de l’Union Européenne – en vain !
· En 2001, la Chine réservait 6MM$ pour la liquidation des dettes d’Entreprises d’Etat. En 2002, ce budget frisera les 10MM$, et 35MM$ «d’ici 3 à 5 ans». Très insuffisants, ces efforts expriment la volonté de l’Etat de faire face à la courbe hyperbolique des faillites virtuelles, de 277/an jusqu’en 1993, à 5640 (le vingtuple) en 1997 – et plus de chiffres publiés depuis. Par cet investissement, la SETC espère arriver à éponger les ardoises de 2900 EE, qui pourront ensuite faire faillite – l’argent ira au régime de pension/assurance chômage, prévenant l’émeute de millions de xiagang – sans emploi.
· Soumis à la répression la plus vive depuis 1989, le Falungong semblait disparu. Jusqu’en février où 53 adeptes d’Europe et des US vinrent brièvement commémorer place Tian An Men l’existence du mouvement, avant d’être expulsés discrètement. La semaine dernière, l’ouverture de l’ANP fut l’occasion de nouvelles audaces: incursions quotidiennes de membres sur la place (nationaux ou touristes, dont 10 australiens expulsés le 8/3)), et surtout, la prise de contrôle, 50 minutes durant, du réseau TV câblé de Changchun (Jilin), 1,3M d’habitants, berceau du fondateur du Falungong. Sans être inquiétés, les pirates diffusèrent une émission réfutant les accusations de Pékin contre la secte: administrant ainsi la preuve que le Falundafa, loin d’être éradiqué en Chine,y possède toujours des appuis.
«Nous devrons augmenter par tous les moyens les revenus des paysans et alléger leurs charges» : le constat de Zhu est critique. Le revenu rural régresse (dans «certaines régions céréalières»), 100 à 160M de paysans chôment (chiffre variable selon les ministères), et l’OMC alourdira la note de 200M d’ici 2010.
Le remède est amer : pas de soutien direct par les prix (interdit OMC). Il ne reste que la «restructuration» et l’exode rural- pas de miracle !
Parmi les exutoires offerts, figurent élevage, aquaculture, coopératives, et produits dont la Chine est déficitaire, tels les oléagineux. Les régions sont encouragées à trouver leur voie, ceintures vertes des villes, régions céréalières, agriculture «hydroponique», «désertique» du grand Ouest. On parle aussi à l’ANP de «nutraceutique» (soins par l’aliment), de transformation alimentaire, avec nouveaux incitatifs aux investissements étrangers, et d’exportation de produits «bio» – avec, à la clé, un gros problème de qualité «bio» à régler, notamment un embargo de l’UE sur certaines viandes et fruits de mer, pour cause d’additifs interdits.
Entamée depuis ‘2000 comme test-éprouvette, la reforestation au Centre et au Nord, va passer à vitesse de croisière.
De même, les «expériences», dans l’Anhui, de conversion des taxes (arbitraires) en impôts, (le manque à gagner pour les administrations locales étant compensé par Pékin), vont être étendues «aux régions céréalières» (les plus pauvres), pour rehausser le revenu local – et l’enseignement. Ce que Zhu ne dit pas, est qu’il y avait renoncé l’été 2001, faute de moyens.
Autre silence, Zhu veut «réformer énergiquement» les offices du grain et du coton, mais non les abolir, au profit d’un commerce privé pratiqué partout ailleurs au monde : le régime n’est pas encore prêt à toucher à ce dernier symbole de la cathédrale socialiste !
· On parlait (cf vdlc n°8) du plan d’attaque de Nokia sur le marché chinois du tél. portable, et l’internet en ligne. L’espoir était de se démarquer de la concurrence nouvelle et des prix écrasés, et d’éliminer ceux incapables de financer la recherche. Sur ce créneau, une autre stratégie se profile. Moyennant 18M$, Legend (poids lourd du PC) et Huaxia (alias Xoceco, géant de la téléphonie, proche de l’armée) créent (27/02) à Xiamen (Fujian), une JV de tél. high tech,assor-tie d’une alliance stratégique avec Texas Instrument (TI). D’une capacité de 0,5M d’appareils /an, la JV devrait produire dès juin. Bonne opération, pour Legend (dont les performances médiocres fin ‘2000, appellent à la diversification), pour Xoceco qui a réussi à grand peine, en 3 ans, à vendre 510000 portables (à comparer aux 46M écoulés dans le pays en 2001). Quand à TI, déjà présent en Chine par son centre de recherche, il mettra pied dans le circuit industriel -moyennant son image de marque et sa technologie du téléphone «intelligent», basé sur le système d’exploitation Wintel, un des plus performants dans la trans-mission des données sur courte distance!
· Le Ministère de l’Agriculture enterre (07/03) la hache de guerre avec les exportateurs US de soja: prétextant des risques de santé d’une production génétiquement modifiée, la Chine s’apprêtait à imposer un système de certification signifiant pour chaque lot, un délai de 9 mois. Le 7 mars, Pékin annonce une reconnaissance provisoire des certifications fédérales, au soulagement des US, qui occupent en Chine un marché de soja d’1MM$. Selon un expert, par ce jeu de «touch and go» et de barrières non tarifaires,la Chine, pragmatique, veut protéger son marché, le temps de combler son retard en matière de création d’OGM.
· C’est le printemps de l’OMC, avec ses 1ères pousses, JV d’espèces rares, dans le jardin de la finance :
¬ BNP-Paribas et Changjiang (filiale de Haier, n°1 de l’électroménager) obtiennent (05/03) la licence pour la 2ème banque d’investissement en JV. L’Etat autorise ce type de JV pour accélérer la montée en puissance de la bourse: Galaxy, n°1 chinois du courtage, ne pèse que 500M$, soit 1/1000 du n°1 mondial,Morgan Stanley (titulaire de la 1ère JV chinoise, CICC, depuis ’95).
IFC, branche commerciale de la BM, prend 24,5% (sur 1,5M$) d’Advantage China, JV de sélection des dossiers de crédit hypothécaire -goulet d’étranglement des prêts bancaires. Les 2 autres partenaires étant Advantage (groupe hongkongais spécialisé) et Netherlands Development Finance. Le 1er utilisateur du service (mais non le seul) sera la BdC.
NB : à en croire les promoteurs, le marché est immense et sans grand risque. Tandis que le marché de l’hypothèque n’a accusé qu’ 1% de contrats insolvables, surtout grâce à la hausse constante des prix, en ’01, les prêts hypothécaires ont fusé (+71%) à 18M$, soit les 2/3 du marché résidentiel (27MM$).
En 2001… le PIB a crû de 7,3%, à 1156 MM$, dont 197 MM$ en recettes de l’Etat (+14,5%), soit 17% du PIB. Les citadins touchant le RMI ont triplé, à 11,2M. Le revenu réel urbain à monté de 8,5%, et celui des campagnes, 4,2%.
Infrastructures : les grands chantiers ne doivent être «trop en avance sur leur temps»… Zhu exprime ici sa méfiance pour des projets comme le barrage des 3 Gorges, voire le canal nord-sud, faute d’une maîtrise technique préa-lable. Zhu est par contre l’homme du Maglev, train à lévitation magnétique allemand.
Réforme de la taxation: «dès 2002, finances centrales et locales se partageront selon une clé appropriée les recettes de l’impôt sur le revenu». Cela se traduirait dès 2003 par un transfert de 60% du fruit de cet impôt, au bénéfice des provinces, surtout du centre et de l’Ouest. Ce partage réduit d’autre part les risques de détournement de cet impôt à la base par les bénéficiaires.
NB : l’impôt sur le revenu rejoint le statut de la TVA et de la taxe à la consommation, déjà partagées entre Pékin en les régions: c’est le plus fort renouveau fiscal depuis 1994.
appels d’offre : «on aura à revoir à la baisse le système de soumission…Pour les projets qui doivent quand même être soumis, la procédure d’examen devra être simple et transparente».
fraude : « nous devons combattre la folie des grandeurs ainsi que la dissimulation…à tous niveaux, et nous opposer à l’abus des ressources publiques et aux procédés coercitifs…Alors que les salaires ne sont même pas payés, on a lancé de façon aberrante, en violation des règlements, projets de luxe et festivités, banquets fastueux et divertissements haut de gamme, voyages touristiques à l’étranger…le tout aux frais du contribuable… Gouffre colossal…Il faut en finir avec ces extravagances. Remettre à l’honneur les principes de labeur et d’économie…Unifier les paiements publics par le seul truchement du Trésor… Les caisses noires… feront l’objet de sanctions sévères »!
· «Bengouxiong», bête comme un ours brun… En prétendant vérifier l’expression populaire, Liu, étudiant a causé un choc dans les esprits. Qinghua, son université (Pékin) est une des meilleures. Liu passait pour un sujet brillant, quoi qu’un peu taciturne. Dans son acte, pourtant, rien d’admirable : par deux fois, en fév. il déversa sur cinq ours bruns un cocktail d’acide sulfurique et de soude caustique. Ce n’est qu’à la 2de, le 23, que les gardiens alertés par les fumées blanches et les gémissements, prirent le vandale sur le fait et trouvèrent les plantigrades terrorisés, brûlés et aveuglés… Depuis, la presse réfléchit sur l’état mental de Liu – et de sa jeunesse universitaire, son élite. Dans son acte, elle voit une logique abstraite, une méconnaissance du monde animal, un brin de malveillance. Elle re-connaît surtout le stress, qui hante 30% des jeunes enfermés dans les cadences d’un système scolaire qui ne donne qu’une chance…On aurait aussi pu déceler dans l’incident une immaturité, symptôme de têtes bien pleines plutôt que bien faites (pour paraphraser Montaigne), et l’esprit lunatique d’une génération gâtée de petits empereurs!
Bilan: un mois plus tard, les ours ont recouvré la vue et l’appétit. Liu ne risque rien au pénal – il n’y a pas de loi contre son acte. L’histoire ne dit pas son avenir universitaire ni médical: il dépendra, sans doute, de ses protections !