Argent : verre, aluminium – feu rouge tardif!

· La SETC vient de prendre une mesure de crise, en interdisant tout nouvel investissement dans deux produits de base. En verre plat, les bons profits de l’an 2000 (204M$) avaient attiré une hausse de débit, et une chute des bénéfices de 58%. D’ici 2003, avec les investissements encore autorisés, la capacité atteindra 13Mt, au moins 1Mt de plus que les besoins. Encore le pays doit-il importer près de 25M de m² de verre à haute qualité, pour l’automobile et les projets haut de gamme. Le même diagnostic vaut pour l’aluminium Aujourd’hui de 4Mt/an entre 119 fonderies, la capacité va passer à 7Mt d’ici 2005, soit 20% de trop. De nombreux projets surgissent, financés par des provinces ne voyant pas plus loin que le bout de leur autonomie industrielle. Leur technique est désuète, leur rendement énergétique bas, leur pollution haute, et leur marché au mieux aléatoire. Les prix vont donc baisser, d’ici 2003 (déjà -11,6% en 2001). La tendance alarmiste, dans l’alu comme dans le verre, est celle d’une liberté anarchique des industries et pouvoirs provinciaux, gonflant les dettes des banques et retardant pour des ans la réforme des firmes publiques.

· Cotés aux bourses de NY et de HK, mais découragés par la morosité sur le marché intérieur, les grands du tél mobile, Ch. Mobile et Unicom reportent leur entrée en bourse de Shanghai. Unicom annonçait une émission classique de parts « A » (pour acheteurs chinois) tandis que Mobile, pour se prémunir, envisageait une émission de «récépissés de dépôt» (Chinese Depositary Receipt, valeurs «étrangères» partiellement convertibles), non encore licites sur le marché chinois… Un simple chiffre vaut mieux qu’un commentaire : selon l’institut Huading, sur 4200 portefeuilles boursiers à travers 60 villes, depuis fin 2001, en six semaines, donc, ceux bénéficiaires sont 7.4% (leur groupe a fondu de 40%), 11% ne gagnent ni ne perdent (ils sont 33% en moins), et les perdants sont 81,5% – leur groupe a augmenté de plus de 10% – rien de quoi susciter l’enthousiasme!

· Zhu Rongji voyait dans la réforme de l’agriculture, avec ses coûts de production supérieurs de 20 à 30% aux cours mondiaux, son « souci le plus cher ». Elle est aujourd’hui considéré comme son échec le plus retentissant. L’entrée à l’OMC va frapper la Chine verte, sanctionnant sans pitié ses paramètres négatifs : main d’oeuvre et cadres pléthoriques, champs trop petits, abus d’engrais et de pesticides Autant dire que les campagnes (70% de la population) seront le sujet chaud de la session de l’ANP (05/03). Le Ministère de l’Agriculture promet déjà (27/02), sans préciser, des efforts de soutien aux industries rurales, à l’aquaculture, l’élevage, au renfort des petites vil-les, et de la formation continue. Le 27 aussi, le Conseil d’Etat annonce pour le 1er avril, de nouveaux encouragements aux investissements étrangers qui permettront entre autres l’achat majoritaire de grandes firmes d’Etat, sauf celles classées stratégiques, avec priorité à l’agro-alimentaire et aux régions excentrées.

 

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