Nokia a intégré la perspective d’une reprise en Chine au 2d semestre, dans sa campagne 2002, caractérisée par un fort risque d’innovation. Comme tout le secteur, le géant finlandais, qui revendique un portable sur trois au monde, a con-nu des revers en 2001. Sa stratégie pour redresser la tête, consiste à sortir en Chine 12 modèles neufs d’ici l’été (contre trois en 2001), dont la moitié hauts de gamme. L’un inclura un appareil photo digital, un autre des jeux… L’objectif est dit: regarnir sa caisse, là où les autres dégraissent leurs marges. Il faut reprendre l’avantage sur Motorola, mais aussi sur Haier, Konka, TCL, nouveaux venus épaulés par le MII, qui tentent d’ébranler les deux géants en réorganisant la production en structure horizontale – occupant en «free lance» un segment de la chaîne (design, programmation, cellule…), pour le marché mondial.
L’avancée technique chez Nokia cette année est indéniable,avec la sortie de la carte radio multi-mode D211, qui reste connectée en permanence sur le net par plusieurs vecteurs dont GSM, LAN, GPRS (que China Mobile compte lancer au 2d semestre) -mais non CDMA.
Une autre raison pour cette volonté de montée en puissance de Nokia en Chine, est que la nouvelle concurrence chinoise devient dangereuse, en visant le créneau bas de gamme et la clientèle de province et de petites villes, au moyen de réseaux marketing décentralisés. D’autre part se profile à l’horizon, avec l’OMC sous 2 à 3 ans, l’entrée en lice des marques coréennes et nipponnes : Nokia veut reprendre le terrain perdu, et pour ce faire, veut faire l’économie d’un réseau de distribution pour confier ses ventes locales directement aux chaînes de grandes surfaces. Histoire de ne pas répéter, en Chine, l’erreur des producteurs US de PC, qui ne jurèrent que par les grandes villes et les gros clients – pour se réveiller marginalisés, beaucoup trop tard!
Sommaire N° 8