La crise de la Banque de Chine (BdC) s’alourdit (voir VdlC n°3 et 4): en 10 ans, 725M$ auraient disparu dans sa section cantonaise, en plus des 300M$ détournés en 2000 au niveau national.
Son président jusqu’en 2000, Wang Xuebing est démis.
Une conférence centrale des affaires financières est convoquée (5/2). Mais on doit douter que des progrès décisifs puissent avoir lieu :
[1] du ressort du Département de l’Organisation du Comité Central, la nomination des Présidents est une affaire politique.
[2] Leur bas salaire (comme dans toute la fonction publique) est un principe jusqu’alors intangible.
[3] Le projet de retirer à la BPdC la supervision des banques pour la confier, comme pour la Bourse, à une instance autonome, n’a pas été retenu – la banque centrale veille à ses privilèges.
En bref, les conditions d’une réforme bancaire ne sont pas réunies. Pour urgente qu’elle soit (l’ABC, par exemple, la banque des campagnes, aurait 80% de prêts non solvables), elle reste hors de portée.
Ce qui peut expliquer la rigidité du nouveau cadre légal réservé aux banques étrangères, applicable au 1er février.
Supposé inspiré par l’OMC, il impose des conditions discriminatoires aux licences pour l’établissement dans les 4 villes aujourd’hui ouvertes – Dalian, Shenzhen, Tianjin et Shanghai: 200MY de capital pour les prêts en devise aux étrangers; 600MY pour toute opération et tout public. Valable pour une ville, la licence permet les prêts dans les 3 autres, mais non l’installation sur place.
Or, la banque étant un métier de proximité, toute banque voulant s’offrir le réseau max. autorisé, devra payer 4 licences – à ce prix, on devrait assister à des abandons, parmi les 190 banques présentes!
Conséquence: les 4 Soeurs chinoises devraient voir, disent les experts, leur part du marché réduire d’ici 2005 de 90% à 80%, les petites banques comme Minsheng, passer de 10 à 20%, et les étrangères stagner à 1 à 2% pour les opérations en Yuan et 13% pour les prêts aux étrangers!
Sommaire N° 5