Pol : les Congrès des petits frères

·En matière de villes nouvelles, la Chine affronte un dilemme cornélien : comment protéger les ceintures vertes des mégapoles (cf, VdlC N°37), et en même temps loger les 200M paysans qui quitteront la terre sous 20 ans?

La solution consiste à trouver ailleurs des terres à urbaniser : sur les 41M d’ha de terres «coopératives», que les promoteurs pourront acheter sans permis de Pékin. Ont été élues comme banc d’essai Hangzhou et Huzhou (Zhejiang), Anyang (Henan) et Wuhu (Anhui).

NB : une autre expérience est testée au Jiangsu: au 1/1/03, le  hukou, quasi-droit de servage liant le fermier à sa terre, est aboli dans cette province la plus riche de Chine: peu à peu, des outils d’enrichissement et d’émancipation du paysan se mettent en place.  

· La Chine politique vit entre le Congrès et l’arrivée (en mars 2003) du futur pouvoir. Au chapitre des investissements étrangers, on s’aperçoit qu’en novembre, ils ont chuté à leur niveau le plus bas de l’année, à 1,6MM$. Ce recul de l’étranger était certes attendu, mais pas si massif: il exprime des incertitudes -soit sur la reprise mondiale, soit sur la substance du Congrès.

· Suite au XVI Congrès, la moitié des 8 partis non communistes – "KMT" (version chinoise), "3-Sept.","Zhigong", «ouvriers-paysans», ont tenu leurs assises, élu leurs leaders et réitéré le serment obligatoire de coopérer avec le PCC. Si ces partis méritent mention, c’est en raison de leurs nombres non négligeables (ensemble, 530.000 membres), de leur pensée intellectuelle, et du soin jaloux que le régime met à les préserver – comme fer au feu de l’avenir!

· Hu Jintao et Zeng Qinghong, maîtres apparents et réels du futur pouvoir, se sont montrés (7/12) ensemble à Xibaipo (Hebei), haut lieu de la Révolution. Manière de dire, d’un seul coup, leur orthodoxie socialiste, et leur absence de rivalité. Dans le cadre du prochain cabinet, Zhou Yongkang, homme de Li Peng et ex-Secrétaire du Parti au Sichuan, passe au Gonganbu, ministère de la Sécurité publique, qu’il dirigera en mars 2003 sous les ordres de Luo Gan, son patron au Comité Permanent. La nomination passe pour un durcissement, tout comme le «permis à points» annoncé aux 400.000 journalistes chinois qui devront passer un «examen de conduite» pour l’avoir, permis révocable en cas d’infraction.

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