Argent : L’introuvable restructuration de Cosco

· En 2000, le gouvernement a promis de mettre les Cies privées à égalité devant le crédit bancaire. Mais cette offre était en conflit avec l’ordonné  aux banques, d’éviter les mauvais prêts. Or ces firmes privées surtout PME – sans capital ni compta sérieuse, sont des clients à risque : les guichets leur restaient clos!

Pour aplanir l’écueil, la BPdC, la Banque Populaire de Chine, annonce un nouveau taux de prêts pour PME : du taux pivot +30% jusqu’alors alloué au privé (contre les+10% octroyés aux Entreprises d’Etat), on passera en janvier à un taux "majoré", pour permettre à la banque de réduire son risque.

· Relique maoïste, la Cosco porte le redoutable honneur d’être une des plus grosses EE (80.000 jobs),et dirigée à l’ancienne (par un PDG-Secrétaire du Parti),minée par ses 10.000 métiers – de la marine à la banque, du trading au portuaire, à l’assurance et à l’immobilier. Comment devenir rentable, pour cet armement de 600 cargos (capacité de 23Mt), alors que l’OMC démantèle les protections étatiques et que le secteur affronte la crise partout dans le monde – le récent lockout de la côte Ouest US, a coûté à la Cosco 23M$

Pour y parvenir, la compagnie maritime nationale se lance dans sa Nième restructuration tous azimuts en cours. Fixée depuis 1999, la structure de base reste acquise:

1. le trafic conteneurs à Shanghai (120 navires et, sous 3ans, 300.000 TEU de capacité : il veut passer n°3 mondial);

2. le vrac à Tianjin, et

3. le trafic général à Canton.

La nouveauté tient à la volonté de trouver plus de partenariat chinois ou étranger -même en bourse-, et une gestion plus rationnelle. Cosco vient ainsi de créer sa holding financière. Mais comme le vaisseau-amiral du socialisme chinois ne fait rien pour se dégraisser de ses secteurs déficitaires, il lui faudra longtemps essuyer des pertes. Prix à payer pour sa structure en manteau d’Arlequin, étant à la fois aux mains, selon ses actifs, de l’Etat central et des provinces !

· Datang se fait prêter (08/12) 1,2MM$ par la BdA. Ce sont 6MM$ que le géant pékinois de l’électricité (4 centrales, 8 Cies de production) a reçu depuis janvier : montée en puissance voulue par l’Etat afin d’assurer la «privatisation», début ’03, de State Power, et le rachat par 4 ou 5 groupes semi-publics de ses 100MM$ d’actifs (cf VdlC n°6 et 31).

NB : au Sichuan, sans faire de bruit, Linfeng, privé, ose prendre (3/12) 51% de Jialing, l’ex-JV électrique d’Enron, colosse US aujourd’hui brisé. Belle affaire : Jialing « pesait » 362M$ d’invest, Lingfeng l’investit pour 50M$ ! 

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