Couvant en coulisse depuis novembre dans les milieux informés de Pékin, il s’agit d’une des plus énigmatiques affaires depuis 20 ans: livré quatre mois plus tôt des USA, le Boeing 767 présidentiel s’est avéré truffé de micros. Pourtant, Washington comme Chine l’affirment, l’affaire restera sans suites!
Le 15 juin 2000 : CASC, Cie d’import-export liée aux milieux militaires, prend possession d’un B767 neuf repris à Delta Airlines. Le client est China United, branche civile de l’armée de l’air, en charge des voyages du Président. Durant un an à San Antonio (Texas), l’avion reçoit une chambre à coucher et une salle de bain, avant d’être livré en juin 2001.
Après la découverte en oct.’01 des engins d’écoute, lors d’un vol de test, la vingtaine d’experts militaires qui avaient été présents aux US lors des travaux, et deux hommes de la CASC sont interrogés. Partie prenante dans le contrat, Avitra, firme spécialisée de Singapour, se défend vertement: "le client… n’a émis aucune plainte pendant ni après les travaux"…
L’Amérique semble hors cause – ni Seattle, ni Washington n’avaient à gagner à prendre cette initiative aussi risquée qu’amateur – les micros étaient en trop grand nombre (27 !) pour faire «pro», disent les experts. C’est pourtant par la presse anglo-US, et non par la chinoise, que l’affaire s’est ébruitée – quelque part, «on» voulait que le monde sache : les micros avaient été placés dans la tête du lit, et autour de la baignoire – oreilles indiscrètes.
Tout le reste apparaît flou, et résume assez cette période difficile : les responsables provenant d’une constellation politico-militaire à l’avant-veille d’une passation de pouvoir.
Depuis HongKong, des experts spéculent que cette mésaventure de Boeing, pourrait profiter à Airbus, qui attend notification d’un contrat d’une trentaine d’appareils à travers la Chine, pour 2,7MM$. Rumeurs démenties par l’intéressé!
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