Le 1er décembre, journée mondiale du Sida s’annonçait sombre, suite à l’avertissement de l’Unaids : l’Asie, surtout Inde et Chine, risquaient 17 millions de malades d’ici 2007, faute d’action massive de lutte. L’agence mondiale perdait espoir de voir l’Asie «prévenir à un stage précoce une épidémie».
D’autres nouvelles ne faisaient rien pour alléger le tableau, telle celle de l’OMS, disant que 30% des injections en Chine (jusqu’à 100% au village) risquent SIDA ou hépatite B (300.000 victimes/an, 1/3 du monde, pour l’hépatite). Ou telle celle du Hubei annonçant une hécatombe en cours de morts sidéens -sans précisions. Les autorités avouent 45.000 malades: ils sont sans doute bien plus !
1. Pour masquer ce tableau insupportable, Pékin diffuse des nouvelles de progrès, telle sa promesse de production locale du Combivir, agent central de la trithérapie : GlaxoSmithKline le produira « au prix le plus bas possible » à Tianjin dès 2004, tout en lançant dès janvier les importations du cocktail thérapeutique, auquel seuls 500 chinois ont accès, sur les 1 à 6 millions de malades actuels.
2. à Guiyang (Guizhou), une ex-droguée infectée fut invitée à Pékin pour convoler (avec un garçon sain) devant les caméras, le jour du SIDA -geste sponsorisé par l’UNICEF pour inverser l’actuelle diabolisation des victimes du SIDA -auprès de l’opinion, et des autorités locales, souvent arriérées.
3. Cette tolérance nouvelle, succédant à la publication des droits du sidéen à Suzhou début nov. (cf VdlC n°38), se retrouve en d’autres domaines sociétaux : le Jilin a consterné les juristes conservateurs, en permettant (27/9) aux femmes
réfractaires au mariage, de devenir filles-mères par insémination artificielle. Le Henan a fait de même, en légalisant le changement de genre, aux transsexuels opérés avec succès-ils seraient 400.000 dans ce cas, en Chine!
Autant de bonnes nouvelles – mais qu’on ne se leurre pas: face au Sida, l’hirondelle ne fait pas le printemps !
Sommaire N° 39