Fort d’une croissance de 300% en 10 ans, le bambou en Chine réalise 2,5MM$ de chiffre en 2000 (dont 25% à l’export) sur une bambouseraie de 4.3 millions d’hectares, assurant un tiers de la récolte du monde, sur un quart de sa surface.
Depuis 1980, le bambou gagne 50.000 ha/an, dans ses fiefs sudistes du Fujian, Jiangxi, Hunan, Zhejiang. A tout seigneur, tout honneur : le bambou «Mao» est le plus prisé, du domaine médical (charbon pour moxibustion) au ludique (cerf-volant, vélo), du ménager (cure-dents, baguettes, papier) à l’alimentaire (pousses, conditionnées dans 8000 usines au seul Zhejiang). Au total, on dénombre 1500 usages.
Depuis 1988, l’avenir est assuré par le centre national de recherche à Hangzhou (Zhejiang), en génétique (ayant amélioré les rendements de 2 à 30 t/ha) et en produits nouveaux pour construction et mobiliser tels le lamé, contre-plaqué ou aggloméré -bambou pur ou composite-bois : filière encore dans l’enfance, promise à un formidable avenir, quand on sait le déficit en bois de la RPC.
Enfin, le zhuzi bambou est aussi le compagnon fidèle du chinois, graminée la plus diversifiée (1250 variétés, 39 espèces) et primitive, et fait l’objet d’un culte millénaire. La Chine en a fait un des sept corps de sa peinture traditionnelle. L’âme vide de son fût est symbole de modestie. Son feuillage (régal du panda) qui tend vers le sol, rappelle l’humilité. Ses rejets et surgeons parlent de piété filiale, et ses noeuds sont signes indéfectibles d’intégrité.
Sommaire N° 39