· Les 4-5/11, à Phnom Penh (Cambodge) sont le moment où les 10 pays de l’Asean rencontrent la Chine, pour tenter de se doter d’une stratégie commune de croissance à l’avenir. L’enjeu est une zone de libre-échange d’1,7 MM d’âmes et d’un PIB de 2000MM$/an,aux échanges d’1,2 MM$. Dès aujourd’hui, Chine et Asean, de jan. à août, ont échangé 33MM$ soit +24,4% : hausse la plus vive de tous les partenaires de la Chine.
Ce sommet devrait voir deux signatures : l’une portant sur l’ouverture en 2004 les négociations multilatérales, pour un lancement de la ZLE en 2010, l’autre constituant un début d’entente sur la Mer de Chine, disputée par 5 riverains (zone des Spratley, des Paracels). Soucieuse de battre le Japon dans la course à l’Asean, la Chine doit aussi offrir aux 10 pays, le 4/11, un «paquet de la récolte précoce», série de concessions agricoles applicables trois ans après la signature.
Signalons les fortes réserves perceptibles chez ces 10 petits pays: obligés de s’intégrer au grand voisin, ils craignent de s’y perdre, et de perdre pire encore pour eux – la face !
· Le plus ambitieux projet de génie civil de l’histoire (si !) resurgit après 6 mois de silence :
le triple canal Sud – Nord, 2400km pour 60MM$ d’investissement et ½ siècle de travail. Le chantier conçu pour déverser 5% du Yangtzé dans le Fleuve Jaune, a reçu (29/10) du Conseil d’Etat son ultime feu vert. Ce semestre a servi à arbitrer le litige entre l’Ouest (Sichuan, Hubei) riche en eau et pauvre en devises, et l’Est (Hebei, Henan) attendant davantage de ressource du canal … Les travaux pourraient débuter en 2003. Le tracé « Est » sera prêt en ’10, irriguant Tianjin et le Shandong. Le tracé « Centre » atteindra Pékin en 2015.
· Mais ce projet, et tout chantier à l’avenir, requiérera un feu vert spécial et redoutable : celui de la SEPA, l’administration de protection de l’environnement, au titre d’une loi nouvelle, qui en vigueur au 1er septembre 2003. Tout chantier, ainsi que tout projet d’exploration ou de planification sera soumis à une consultation publique, un rapport d’évaluation environnementale, puis au permis de la SEPA, qui sera souveraine. Passer outre en coûtera une amende de 6000 à 24000$ . Ce qui est, à tout prendre, une autre manière de réactiver le contrôle et les pouvoirs vers Pékin !
Sommaire N° 36