Même nom, même ville : Yang Bin et Yang Rong étaient 2de et 3ème fortune de Chine en 2001, à la tête de 900M$ et 840M$. Aujourd’hui, l’un est aux arrêts, l’autre en fuite aux US, pour fraude fiscale. Coïncidence pour les noms, mais non par rapport à la campagne actuelle, contre les riches !
Magnat de l’orchidée, Yang Bin venait d’être nommé par Pyongyang «gouverneur» (cf VDLC n°32) d’une ZES à Sinuiju, frontière chinoise : Pékin le fit arrêter à Shenyang (Liaoning), pour 1,2M$ de retard d’impôt. La Chine reproche aussi à ce projet de s’être fait sans son avis. En tout cas, ce coup de théâtre jette une lumière neuve sur les rapports sino-coréens – pas si confiants, ni si étroits. Toute honte bue, Kim Jong-il le « cher leader » nord coréen a vite accepté de démettre son éphémère gouverneur, et annonce une visite à Pékin avant décembre pour se raccommoder!
Reprenant dans les années 1990 Brilliance, firme auto d’Etat de Shenyang en triste état, Yang Rong fit preuve de génie en le portant au rang de n°1 national du minibus avec Jinbei (clone de Toyota) et en négociant plusieurs coopérations mondiales (BMW, Rover, Renault). Depuis des mois, la rumeur courait que Yang, démis de ses mandats en juin, était en fuite, ses actifs confisqués par la province du Liaoning. Le 10/10, ses 1,5M de parts dans Shanghai Brilliance Holdings étaient gelées sur demande d’un ex-partenaire… Yang Rong fait feu de tout bois, attaquant le Liaoning au tribunal de Pékin et convoquant une AG d’actionnaires à HK pour tenter de récupérer Compass, une des filiales. Ces affaires sont là pour rappeler qu’à la veille du XVI. Congrès, la Chine avertit la bourgeoisie émergente de payer ses taxes. Dans cette démarche, Bo Xilai,jeune gouverneur du Liaoning, saisit l’occasion de se démarquer de son image de gaoganzidi (fils de haut cadre, à savoir,d’un compagnon de Deng), en maniant une férule d’inflexibilité et de discipline !
Sommaire N° 33