Editorial : Avant la Fête Nationale, la Chine prend ses marques !

La Fête Nationale, le 1er octobre, signifie, pour des millions de chanceux, une semaine aux frais de la danwei (unité de travail), à la côte ou à la montagne sous les derniers rayons de l’été indien. Pour les autres, c’est le farniente obligé, doublé de lèche-vitrines et (pour qui peut) emplettes.

[1] Le 22/9 marqua le 30naire des relations Chine/Japon: célébration à Pékin, avec 13.800 hôtes nippons, même de droite anti-Chine, mais non le 1er Min. Koizumi, absent.

Cette fête arrivait à point, tandis que Tokyo doit décider de rétablir ses milliards de US$ d’aide au développement (supprimée en 2001). Le Japon vient aussi de passer 1er partenaire commercial de la Chine : ces géants au passé en dents de scie sont en quête d’une complémentarité, alors que 79% des nippons, 59% des chinois voient Pékin dépasser Tokyo (en PNB) avant 2030 !

[2] Avec verve, et une info insoupçonnée, l’homme de la rue s’amuse à faire dire aux caciques leur rôle après le XVI. Congrès (8/11), sous forme de dictons ayant trait à la pleine Lune de mi-automne (21/9), auxquels ils donnent le double sens de pouvoir politique et par extension, du Président Jiang Zemin.  

Ainsi, ce dernier annonce que , shiwude yueliang, shiliu yuan: « la pleine lune du 15ème (jour du mois lunaire, ou Congrès) n’est bien ronde que le 16 ! » – donc, il restera en poste « encore un peu ».

Zhu Rongji réplique, en un pastiche d’une de ses formules célèbres (en mars 2001) : « C’est de la pleine Lune que vient le chaos!» ; Li Peng, sibyllin, remarque: «Si la pleine Lune s’en va, moi idem!»;

Li Ruihuan, repêché dans le prochain cabinet, paraphrase un slogan politique: «La pleine Lune représente mon coeur». Enfin, héritier probable d’un pouvoir tronqué,

Hu Jintao entonne une rengaine populaire : «Que le quartier de Lune monte au firmament ! »…

[3] Le régime aborde la fête nationale avec sérénité, prévoyant pour 2002 une croissance de 8%, et dépassant les US comme terre promise des investisseurs. Succès qui est dû à l’envolée du secteur privé (+25% de plus de Cies nouvelles au 1er semestre), et surtout au désarroi d’un monde riche en panne de reprise : en 2001, les IDE mondiaux (735MM$) ont baissé de 50%, les plus grandes pertes allant à l’Ouest !

Seule ombre au tableau: en août, la production industrielle a augmenté de 12,7%, et ses prix ont baissé d’1,7%: signe de déflation et de guerre commerciale – c’est le coût du refus de l’Etat, d’accepter les faillites de ses entreprises publiques – le FMI ne s’y trompe pas, qui prédit, « sans réformes de fond à moyen terme, pas de croissance possible !

pas de croissance possible !

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