Calme plat sur le front de la réforme des banques publiques ABC, ICBC, CCB et BoC. Estimées à 500MM$ (moitié de leur capital), leurs mauvaises dettes reculent faiblement -la liquidation des actifs faillis se heurte à des obstacles. Or, ces 4 soeurs à la convalescence difficile, détiennent 79% de la finance, et selon un sondage de l’Ecole du Parti, près des deux tiers de 104 dirigeants attendent un crash "avant 2010».
C’est pour éviter une implosion, dans laquelle s’engouffrerait la banque étrangère (autrement solide et aguerrie) que la tutelle BPdC tente, par deux mesures, de renforcer le secteur par un biais inattendu -celui des PME bancaires:
[1] Le 17/9, toute Cie ou personne privée peut ouvrir sa banque, à deux conditions : justifier de (pouvoir investir) 12M$, et que la ville d’implantation ne comporte pas encore sa banque municipale – dont la Chine compte déjà une centaine, contrôlant en juin 21% des fonds (429MM$), des prêts (237MM$) et des dépôts (342MM$).
[2] privés et étrangers "peuvent investir" dans les PMEB – sans précisions, pour l’instant.
[3] D’autre part, dans ce jeu à fleuret moucheté dont l’enjeu est la banque chinoise de demain, un groupe US fait mieux que se défendre:Western Union, N°1 mondial des transferts de fonds (2MM$/an de revenu) s’étend comme l’éclair au sein des réseaux d’ABC et de la Poste. Par l’intermédiaire de ses 130.000 agences dans 190 pays, toute famille peut expédier son mandat mensuel au fils étudiant à l’étranger ou recevoir son chèque du travailleur émigré. Le même service est assuré entre les 145 villes chinoises déjà couvertes par Western Union.
L’Etat ne peut que soutenir telle synergie: WU apporte un appui logistique vital à des institutions faibles, aux réseaux distendus et aux services déficients. Mais cette aubaine comporte un risque : l’arrivée d’autres services bancaires parcellaires, prêts, change ou carte de crédit, ne laissant aux banques qu’une coquille vide !
Sommaire N° 31