Editorial : A Pékin, le monde prend le pouls du riz

Les 16-20/9 à Pékin, 1200 agronomes et traders tenaient le Congrès International du Riz, "bol" de 2,5MM de gens, dont 92% en Asie.

42 ans de soutien de l’IRRI ont vu gonfler de 170% la récolte mondiale et baisser son prix de 40%. Sur 20% de la rizière du monde (152M d’ha), la Chine assure 1/3 de sa récolte (180Mt/an): productivité de pointe,obtenue grâce à ses labos entre Pékin, Shanghai, Wuhan et Hangzhou, en recherche d’hybrides conventionnels ou clonés.

Malgré ces progrès du riz, pour l’Asie, le défi reste entier : il lui faudra nourrir de riz, d’ici 2025, quasi le double soit 4,6MMhts. Dès aujourd’hui, 790M de "malnutris" ne reçoivent pas leur minimum vital. La Chine, par exemple, doit alimenter 13M d’habitants en plus, avec 300.000 ha de terre en moins (cette année dans le Shandong, sinistré de sécheresse, 466000 ha de récoltes sont perdues,4 M ha très menacés -8/10 de son terroir!). Sous l’effet combiné de l’érosion et de la démographie, le lopin par habitant a baissé de 53% en 40 ans, atteignant 0,085ha. On voit l’immense pression au rendement qui s’exerce sur le pays, forcé de compenser cet-te dégradation : par la recherche, et en investissant, en aides et en semences améliorées, dans ses 26% de rizières à bas rendement.

Au Congrès, un programme d’action mondiale fut adopté, prévoyant  MM$ d’aides aux pays pauvres pour intégrer au plus vite les progrès rizicoles. Les exportateurs (Thaïlande, Inde, Pakistan, Vietnam = la moitié de l’export mondial)entamèrent des négociations pour la création d’un office commercial mondial du riz, destiné à stabiliser les cours.

L’espoir vient d’espèces biogénétiques, en test final dans le Zhejiang, destinées à la culture d’ici 2005. Ces hybrides tel le Xieyou 9308 promettent un rendement de 13t/ha, plus du double des riz conventionnels. De plus, une variante (le «golden super rice») résistera aux parasites, sera parfumée, et grâce à un gène emprunté à la jonquille, sécrétera la vitamine A nécessaire à la croissance. Gurdev Khush, un des pères de ce programme dans le monde, voit ces semences conquérir sous 5 ans 20% de la rizière mondiale: enfin, la Chine, qui a réalisé le décryptage d’un chromosome du riz, a ouvert sa base de données à l’IRRI (et réciproquement) : ouvrant ainsi sa recherche au (Tiers-) monde.!

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