Encouragés par leurs 55 compatriotes transférés vers Séoul de mars à juin depuis la Chine, deux groupes de Nord-coréens fuyant la famine ont tenté d’entrer dans des espaces diplomatiques à Pékin.
Echec le 2/9 pour 15 d’entre eux, à la résidence diplomatique de Sanlitun, visant l’ambassade d’Equateur : tous ont été pris. Succès le 3/9 à l’Ecole allemande : 15 ont réussi à passer -l’ambassadeur Joachim Boudre-Groeger a refusé à la police l’entrée dans l’enclave au statut diplomatique flou, quoique l’intrusion ait paralysé les cours pour les centaines de petites têtes blondes.
Au 6/9, le feu vert était acquis pour un départ vers Séoul via un pays tiers. L’ambassade sud-coréenne tirait parti de cette occasion pour faire savoir, sans faire de vague, la présence sur son sol, de 20 autres réfugiés venus d’outre nulle part.
Tirant la conséquence du décuplement des barbelés et des gardes chinois devant les missions depuis juin, les nord-coréens, avec l’aide de « barbouzes » chrétiens sud-coréens changent de tactique, et passent aux écoles et résidences, lieux à plus fort passage, et donc beaucoup plus difficiles à filtrer.
Etrange guerre d’usure,dont l’enjeu est de contraindre la Chine à renoncer à faire respecter la loi nord coréenne sur son sol, voire la chute pure et simple du régime de Kim Jong-il. A ce jeu, Pékin ne semble pas pouvoir gagner, sauf à employer des moyens exceptionnels à la frontière : prix cher payé, pour le respect (sans nul profit pour elle) d’une parole donnée !
Sommaire N° 29