Au Sommet de la Terre (Johannesburg), Zhu Rongji a sauvé la journée en annonçant (3/9) la ratification du Protocole de Kyoto, qui impose au monde 5% de coupe (8% pour l’UE) de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2012.

Les US (dont le Président Bush n’avait pas jugé bon de venir) et d’autres pays tels le Japon étaient parvenus à tronquer le Plan d’action de 190 pays, sur la gestion «soutenable» des ressources et la prévention des calamités : manière de rogner quelques années de libéralisme industriel. Tandis qu’avec la ratification de Pékin et «peut-être cette année» celle de Moscou, le Protocole sera «demain» contraignant pour ses signataires.

Pour transformer l’essai, Zhu Rongji présenta l’Agenda 21, programme pluriannuel doté d’une super agence (la SEPA), d’un arsenal de 120 lois neuves ou amendées, d’un budget de 70MM$ (1998/ 2002) soit 1,29% du PNB, avec des 1^ers résultats qui pointent: «d’ici 2005, la dégradation sera enrayée, les rejets d’effluents auront baissé de10% par rapport à 2000 ».

Zhu profita de son audience pour répéter, en une sorte de testament politique aux 5 continents, la position tiers-mondiste de la Chine. Il appela à un partage de l’effort écologiste, plus lourd pour les pays riches, léger pour les autres. Tout en pourfendant les standards environnementaux trop hauts sur les produits des pays pauvres «barrières commerciales qui réduiront la croissance des PVD, pays en voie de développement et nous éloigneront du but commun».

C’est ainsi que la Chine, dont l’air, l’eau et le sol sont au plus bas, 2^d pollueur sur terre après les US, apparut à Johannesburg comme un des héros de la planète bleue. Renforçant le paradoxe, le «coup» de la Chine à Johannesburg, la ratification, ne lui coûte rien: PVD, elle n’a pour l’instant aucun effort de réduction à faire. Mais cela viendra – avec sa lourde densité de population, la Chine n’a pas d’alternative-, et en terme d’attitude, face aux US, elle joue le « chevalier vert » !