Temps fort : Taiwan – Tempête dans un verre d’eau

La trêve estivale n’a pas fonctionné entre la R.P. Chine et Taiwan. Le 21/7 vit les îles Nauru fermer leur ambassade taiwanaise (il n’en reste que 27 dans le monde), puis la RPC confirma la visite, forcément angoissante pour l’île nationaliste, du Président Jiang à G.W. Bush, son protecteur et plus proche allié.

Ces points marqués par la Chine rendent en partie compte de la sortie du Président taiwanais Chen Shui-bian qui réitéra (3/8) le principe haï par Pékin, de «deux nations de part et d’autre du détroit», et réveilla l’éventualité,en veilleuse depuis des lustres, d’un référendum inacceptable pour la Chine. Cette audace s’expliquant aussi par la tenue d’un scrutin présidentiel le 4/12, auquel Chen sera candidat…

Annette Lu la vice-présidente honnie en Chine, enfonça le clou en effectuant 4 jours de visite privée (14-18/8) à  Jakarta, fief diplomatique pékinois, tentant de capitaliser sur le dépit de l’Indonésie qui venait de perdre (6/8) un contrat de vente de GPL (11,8MM$ sur 10 ans), au profit de l’Australie. Jusqu’au dernier jour, les voix informées croyaient pouvoir parier sur un partage du contrat entre les deux concurrents. Le succès de Mme Lu ne fut cependant pas si  «triomphal» qu’elle l’annonça: elle fut reçue, mais pas par la prudente présidente Megawati, et une escale aux Philippines lui fut refusée (19/8) – suite aux feutrés appels de la chancellerie chinoise.

Pékin a réagi en multipliant les signes d’impatience, avertissant Taiwan qu’elle «courait au désastre». Chen avait choisi le temps de sa déclaration (un samedi), dont le caractère privé lui permit de se rétracter le lendemain. Le 26/8, il appelait à la réouverture des négociations (déjà fort avancées) pour le rétablissement de liaisons directes entre les deux rives. Il confirma ainsi une habileté à manier le chaud et le froid, à prendre des risques limités pour faire passer un message à ses interlocuteurs invisibles – ne pas aller trop loin. En définitive, ces péripéties estivales sont là pour confirmer que les relations sino-taiwanaises demeurent bloquées -plus que jamais, en cette période de passation du pouvoir chinois!

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