Le passage (20/8) devant la Cour N°1 de Pékin de Zhu Xiaohua, ex-Président d’Everbright, a un air de déjà vu. En mi-juillet (VDLC n°26), Wang Xuebing, ex-boss de la BoC, la Banque de Chine, avait comparu au même motif – fraude. Comme Wang, Zhu était jeune (52 ans) et brillant : il avait été Président de la SAFE-contrôleur de toutes les opérations en devises depuis la Chine! Incarcéré dès 1999, il avait fallu 3 ans pour que son procès débute – protections obligent. Déchu du PCC, il risque la mort, étant accusé (dit la presse) de 71M$ de détournement et 55 M de taxes impayées. On lui reproche aussi des investissements hasardeux tels le rachat en 1999 -peut-être imposé- de la BCI affligée de 45% de mauvaises dettes. A crise d’Everbright (fondée en 1992) dynamita le mythe des banques d’Etat jeunes jusqu’alors supposées saines, parce qu’elles « n’avaient pas eu le temps de s’endetter » !
En soi, le cas d’Everbright, selon le ministre des Finances, ne serait pas critique: 15.7% de mauvais prêts (en juin) mais 36MM$ de capital (6. rang national, 334 agences, 7500 emplois), et 73% de l’arriéré fiscal recouvré. Mais son entrée en bourse et celle d’autres banques publiques s’en trouvent retardées. Et surtout, parmi les accusations contre lui figure l’évasion fiscale : 12MM$/an -la moitié de la recette théorique- seraient volés à l’Etat par les 5% de riches chinois imposables. Le malheur pour Zhu et Wang, est qu’à 9 semaines du Congrès, l’équipe sortante veuille faire un exemple : hommes d’élite, confiants dans la protection du sérail, qui sont soudain écrasés pour n’avoir vu le vent tourner.■
Sommaire N° 28