Joint-venture : Avec FAW, Toyota passe la surmultipliée!

· N°3 mondial, Toyota poursuit en force la course automobile japonaise à la délocalisation chinoise – précédé par Honda, et suivi par Nissan. Son accord de coopé (29/8) avec le n°1 chinois FAW, ambitionne la production de 400.000 berlines d’ici 2010 soit 10% du marché d’ici là. L’accord s’accompagne d’une intégration, exigée par Toyota, entre FAW (Changchun), et ses nouvelles filiales Xiali (Tianjin ; rachat de 51% en juin), et Sichuan Wagon. (56% acquis en août).

L’aspect le plus remarquable de ce formidable contrat : Toyota a obtenu le nettoyage des énormes dettes du partenaire, et surtout un plan social. Rien que pour Xiali, 30.000 employés doivent être mis à pied, soit les 2/3 du personnel!

· En 1994, Pepsi débarquait à Chengdu (Sichuan), en JV (2,5M$) avec… Sichuan Radio-TV.

Malgré la raison sociale insolite du partenaire, l’avenir était radieux. Aujourd’hui rien ne va plus: le géant de Purchase (NY) accuse le chinois d’inconduite – achat de Mercedes, placements en bourse non autorisés et par dessus tout, menaces aux auditeurs venus éplucher les comptes. Pepsi tente de rompre l’accord, et traîne Sichuan Radio devant une cour d’arbitrage… à Stockholm, loin de la Chine!

· Inconnu jusqu’en 2000 au bataillon des Cies de téléphone mobile, TCL a franchi en juillet la barre des 500.000 appareils produits, 3. rang national derrière Motorola et Nokia -dépassant Siemens et Samsung– et prétend passer au 5. rang mondial d’ici 2005. TCL est bon en tout : le portable « luxe » (nacre et pierres précieuses) à 370², et le produit blanc, à façon pour groupes de téléphonie.

Ce tour de force est possible grâce à 3 atouts:

[1] la présence sur le marché de toutes les technologies (microradios Wavecom , logiciels Microsoft), qui restaient trois ans plus tôt l’apanage des «grands»;

[2] le bas salaire (120$/mois), et

[3] la vitesse de réaction au marché – l’Asie est imbattable.

Autre jeune géant aux dents longues, Bird, de Ningbo (Zhejiang) veut se marier avant déc. à Sagem (Fr), n°6 mondial du mobile, en JV de 25M$ pour tripler sa production à 10-15M/an. Bird a vendu 1,28M de janvier à avril, et tient 6% du marché chinois. Bird travaille aussi avec Holley (filière CDMA) et vise un partenariat pour produire les cellules-mères (aujourd’hui livrées par Philips).En face, en contrepoint, Nokia dont la Chine est le 2d marché (3,4MM$ en 2001) a grand mal à obtenir le feu vert à son standard de 3e génération à haut débit (3G), le WCDMA. Voyant les déboires commerciaux de la filière au Japon et en UE, la Chine préfère attendre. On la comprend : au Japon, le système CDMA 2000, presque aussi performant, coûte moitié prix. C’est ainsi que dans l’industrie du portable en Chine, après trois ans indécis, le vent semble tourner en faveur des groupes locaux émergents.

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