· Shanghai érige son circuit automobile et veut accueillir son premier Grand Prix dès 2004. Accord a été passé avec Bernie Ecclestone, détenteur des droits du championnat du monde de Formule 1 et la IAA (tutelle internationale) : moyennant un « ticket d’ entrée » de 20M$, les travaux ont commencé début juillet sur 2,5km² dans le quartier de Jiading, pour un anneau de 5,3 km et 250.000 places, d’un investissement de 422M$, conçu aux normes internationales par Tilke (RFA). Autour du circuit s’étendront d’autres activités liées à l’auto, parc à thème, usine et parc d’exposition, pour 6MM$ (projet lancé depuis 2001).
NB : Zhuhai (Guangdong) avait monté son circuit dès 1996 : Shanghai l’a battu dans cette course au «Grand Prix de Chine» et pour l’entrée à ce club très sélect de 17 Grands Prix dont (jusqu’alors) trois asiatiques seulement –Macao, Osaka et Sepang. Elle a probablement appris de ses erreurs : Zhuhai avait investi quatre fois moins, et son anneau de course avait été déclaré incertifiable en 1999 par l’IAA, pour déficience technique.
· Quoique Joint Venture de Hong Kong, ce qui devrait la prémunir contre de telles erreurs, Aile Shulemei (Fujian), firme de sandales plastiques, a dû retirer un modèle du marché (8/7), pour cause de blasphème : sous la semelle était invoqué en vain, en arabe, le nom d’Allah ! Les communautés musulmanes locales avaient d’emblée crié au sacrilège -l’Arabie Saoudite avait mis la firme à son index dans l’islam mondial! La main sur le coeur, la firme nie avoir «jamais voulu humilier de pays étrangers». NB : quoique systématiquement dénoncée par un pouvoir très à cheval sur toute atteinte à la cohésion nationale, une tradition anti-islamique demeure vive en Chine de base. Ainsi au début des années 1990, 100.000 Hui avaient marché dans les rues de Xining (Gansu) contre une pseudo étude des moeurs des ethnies minoritaires qui prétendait comparer les formes de la mosquée à celle de la virilité. Le livre avait été interdit et ses auteurs punis. Pour la même raison, quelques années version chinoise des « versets sataniques » de Salman Rushdie.
· Par tous les moyens (plaintes, contre-rétorsions inavouées), la Chine combat le ban par Bruxelles de certains de ses produits frais (miel, fruits de mer) pour cause de second front, de balayer devant sa porte : à Shanghai, les services d’hygiène ont fermé, en juin, 50 abattoirs et ateliers à tofou, et imposé la même fin à 20 autres d’ici décembre.
· Une fois pour toutes, la Chine a opté, pour ses transports, pour le bon vieux chemin de fer, lourd, cher et peu maniable, et rouage essentiel de l’économie d’Etat. Avec le foisonnement luxuriant du secteur privé et la priorité aux wagons réservée aux GEE, la route remonte vite son handicap. Elle est servie par ses atouts naturels (souplesse d’ horaires, porte à porte), et le déroulement tentaculaire d’autoroutes (36000km à ce jour). Son problème étant l’absence de bons semi-remorques longue distance (les négociations en cours depuis des années, pour l’installation de chaînes modernes, achoppent sur le désendettement des groupes auto locaux), et la structure anarchique du secteur routier, avec ses 3M (si! ) de compagnies opérant avec deux camions en moyenne. Ce qui n’empêche Pékin de placer ses oeufs dans les deux paniers: 42MM$ d’ici 2005 (budget du X. Plan) permettront le financement de 7920 km de voies, élargissant le réseau de 10%, et dès 2004, le chemin de fer sera éligible aux contrats étrangers en BOT.
Sommaire N° 27