Le 1er semestre a vu 447.234 accidents de travail et 53.302 morts – dont 3400 gueules noires. Encore ce bilan ne reflète-t-il que les cas impossibles à cacher. Deux campagnes nationales de sécurité (mars, juin) ont échoué.
Une série de coups de grisou à frappé les houillères à Chengzihe (Heilongjiang, 15/6, 115 décès), à Fuqiang (Jilin, 4/7, 39morts) -le patron en fuite s’est rendu 4 jours après-, à Hegang (8/7, Heilongjiang, 44 ) -cette mine devait fermer le lendemain… Coïncidence? D’autres mines tuent au même moment par submersion lors des crues, comme à Hancheng (Shaanxi, 15/7 15 noyés). Depuis longtemps «interdite», Hancheng avait connu en mars ’01 un accident au grisou – le propriétaire avait été arrêté!
Confrontée à cette désobéissance de patrons protégés par leur ville (qui touche les taxes), la SAWS (tutelle) convoqua (7/7), une téléconférence nationale des leaders provinciaux, où Shan Chunchang, vice-Président de l’instance, exigea le « démantèlement des structures diaboliques » soutenant la survie des mines fautives.
Au Heilongjiang, épicentre de la vague de chaos, les mines ont été fermées, en ordre ou non – dans l’attente d’inspecteurs souverains pour leur rendre le droit d’existence -en sursis jusqu’au prochain accident. Aveu de désarroi, le Quotidien du Peuple propose de reprendre un contrôle central, « militarisé » des mines !
Le problème de fond demeure «la mauvaise infrastructure des EE, et l’inconscience des patrons privés dans leur course au profit». Mais surtout, Pékin blâme le «protectionnisme local» – ces ententes entre mines et cadres de base, pour faire sourde oreille à ses ordres. L’approche musclée des dernières campagnes n’a permis que d’
inciter les gérants, en cas d’accident, à cacher les morts. En définitive, la seule solution viable, semble passer par la réforme de la justice.
Sommaire N° 26