Depuis la nuit des temps, les Chinois comme les autres, cherchent par tous les moyens à prolonger leur vie.
Mao et d’autres leaders socialistes le faisaient par la proximité de filles nubiles. D’autres misent sur les bains thermaux, les massages, la gymnastique matinale, la médecine chinoise, l’aliment médicinal ou l’élevage d’oiseaux en cage. Depuis cette étude qui vient d’être effectuée chez les Zhuang du Guangxi,l’immortalité comporte une nouvelle corde à son arc : le chant. Avec ses 74 centenaires pour 220 000 hts, le district de Bama semble être le 5ème plus vieux du monde. Or, tous ces grisons s’adonnent chaque jour à leurs trilles. Huang Pusan,112 ans, avoue «préférer exprimer son âme par la chanson, plutôt que faire les travaux ménagers». Les soeurs Huang, 103 et 105 ans, n’ont jamais oublié les ritournelles de leur enfance: «J’aime les airs d’ autrefois», chantonne l’aînée. A Bama, toute occasion est bonne pour la rengaine: mariages, enterrements, fêtes traditionnelles : voilà pourquoi parmi les 135 sociétaires du club de chant de cette mélodieuse minorité, près du tiers compte plus de 71 automnes, et ont atteint ce résultat, dit l’étude, en se nettoyant l’âme, jour après jour, par la chansonnette, entendant chaque année leur clan leur souhaiter (une longévité grande comme les monts du sud, et un bonheur profond comme la mer de l’Est)!
Sommaire N° 21