Les coups de théâtre s’accumulent autour de Brilliance, l’hydre d’investissement «privée» en croissance mirifique depuis 1992, aux 10aines de filiales entre Bermudes, HK, Shanghai, Shenyang présente dans l’automobile, pharma, banque…
Le Conseil d’Etat octroie à CBA (29/05) la licence pour sortir sa voiture de luxe Zhonghua – privilège rare attendu depuis 2 ans, qu’un seul autre groupe privé a reçu – Geely. Yang Rong le PDG promet la sortie «d’ici automne».
Mais même temps, les mauvaises nouvelles pleuvent.
[1] Le 25/05, la province du Liaoning veut confisquer ses actifs.
[2] Le 27/05, la Bourse blâme CBA et 4 autres firmes cotées, pour irrégularités.
[3] Le 30/05, des officiels confirment que Yang et d’autres cadres, sont sous enquête pour détournement d’actifs.
[4] La Fondation Nationale pour l’éducation, qui tient 48% de CBA (en apparence, structure inattaquable émanant de la BPdC, en fait, Cie-écran aux mains de Yang Rong), prétend n’avoir (sic) «plus rien à voir» avec CBA : le temps est à l’orage!
Yang se voit reprocher principalement d’avoir ignoré l’ordre du Ministère des Finances, dès 1999, de transférer ses actifs CBA,de la Fondation vers une Cie financière publique. Exigence justifiée par le fait que les fonds de naissance de Brilliance en 1992, caisse noire Hongkongaise, étaient publics.
Que l’Etat accorde la licence Zhonghua en ces temps troublés, semble traduire des divisions sur le sort à réserver au financier «public devenu privé». Pour défendre le cours de l’action CBA (en chute libre à HK), Yang réinjecte dans la fondation un paquet de ses parts. Enfin, la multiplication des négociations pour des JV étrangères (abouties mais non approuvées avec BMW, en cours pour les autres, cabs londoniens «Austin», usine «Kangoo» dans le Hubei avec Renault, avec Rover) procède autant d’une volonté d’expansion, que d’une stratégie de défense contre l’Etat. Mais les enquêtes en cours sont irréversibles, et un élagage de la jungle Brilliance est inévitable.
Sommaire N° 20