· Avec une pollution variant entre les cotes 3 et 4 (sur les 5 pratiquées en Chine), Lanzhou la Ville bleue (Gansu) manque de lumière. Ce qui explique le coup de sang des résidents de Rongda, voyant monter sous leurs fenêtres des tours hautes comme le Qomolangma (Everest), qui violaient leur vue imprenable. Mais les promoteurs du Bureau urbain de planification avaient préjugé de la capacité de résistance de leurs victimes : les 62 juges-résidents de Rongda portèrent plainte en bloc. Comme les grues peinaient jour et nuit pour porter les gratte-ciel à une hauteur irréversible, l’instruction fut menée à vitesse de l’éclair. Contre la ville, les greffiers obtinrent une glorieuse victoire, dit le Quotidien des travailleurs, «en raison de leur privilège et de leur savoir»: première nationale, le chantier fut gelé en référé, puis tronqué à une hauteur minable. Bond en avant vers l’état de droit, mais surtout, preuve du fait qu’en Chine pas plus qu’ailleurs, on ne peut yi shen shi fa, «tester la loi sur son propre corps» – importuner impunément les patrons de la justice chinoise !
· Caroline Deleens vient de lancer Mushi , ligne de haute couture imprégnée de culture franco-chinoise (cuirs sauvages, noires soieries ombrées à la Soulage), à la Red Gate Gallery, devant 450 journalistes, expatriés et pékinois.
Sommaire N° 20