· Le 26 déc. à Wuhan (Hubei), Wang Sheng, fit promener sa Mercedes coupé SLK 230 à travers la métropole tirée par une vache, puis, devant une kyrielle de camera, la fit détruire à la masse. De côté, les forces de l’ordre se tenaient sans intervenir: c’était sa voiture. Prsdt du zoo municipal, Wang avait payé le véhicule (au nom de ce dernier) la bagatelle de 85.000$ en déc. 2000, et tout de suite, s’était plaint – elle ne démarrait pas.
Cinq fois en 12 mois, des mécaniciens de Mercedes débarquèrent à Wuhan, inspectèrent le bolide – mais ne trouvèrent qu’un encrassement dû à l’usage d’un carburant grossier. Au fil des mois, montaient les exigences de Wang, et baissait la patience du constructeur allemand : Wang se vit donc refuser sa requête de reprendre sa voiture, et détruisit son joujou, puis créa un comité d’usagers mécontents – regroupant des aigris de Wuhan, Pékin, Ningbo, Shenzhen, Xi’an et Zhuhai. Non sans sagesse, le groupe de Stuttgart a différé sa réplique – qui pourrait revêtir la forme d’une plainte en justice- aux lendemains des fêtes du printemps lunaire. Voilà donc l’histoire, scandaleuse et trouble.
S’agit-il d’une affaire de mafia ou de chantage? D’enfant unique, gâté, en train de mal tourner? D’étalage de sa fortune par un nouveau riche corrompu? Pour le VDLC, après les années passées où tant de zoos durent abattre leurs bêtes, la question qui importe, est de savoir si le zoo de Wuhan n’avait pas meilleur usage de ses crédits que l’achat puis la démolition d’un véhicule de luxe, à seule fin d’illustrer une auguste colère, nu fa chong guan -(littéralement: colère, où les cheveux soulèvent le chapeau) ?
Sommaire N° 2