Lundi 7 à Pékin, le sommet de l’ OSS faisait face au plus lourd défi de son existence. Créé en 1996 entre Chine, Russie, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan puis Ouzbékistan, son but était de combattre séparatisme, mafia et intégrisme. Il servait aussi à partager entre Moscou et Pékin l’influence sur les 4 républiques d’Asie Centrale, mal préparées à leur jeune indépendance. Mais les attentats du 11 septembre remettaient tout en cause. A l’appel de G.W. Bush, l’Ouzbékistan ouvrait une base aux US: incapable de barrer la voie à l’intégrisme vers l’extérieur, à l’Occident vers l’int., le Club perdait tout sens!
Présidée par Jiang (qui signala ainsi l’importance qu’ il attache à cette institution, son enfant), l’OSS devait donc faire la preuve de son utilité! Sans surprise, les 6 ministres ont dénoncé toute influence extérieure sur Kaboul. Selon le russe I.Ivanov, «la situation…devrait être déterminée par les pays de la région »: faute de quoi serait inévitable selon les 6, « l’éclatement d’une autre crise pour le pays et les régions avoisinantes!»
Opinion unanime sincère, mais bourdonnante d’arrière-pensées. Par ex., comment obtenir les indispensables investissements et technologies pour le pétrole d’Asie Centrale, sans entrer avec l’Ouest, dans un jeu de dialogue et d’«in-fluence»? Justement, les 4 républiques veulent diversifier leurs alliances et sous couvert d’alli-ance anti-terroriste mondiale, font bon accueil aux forces et aux diplomates d’Occident!
Pourtant, le sommet de Pékin a relancé l’OSS, en se promettant de se doter d’ici juin d’une charte politique,d’une agence régionale antiterroriste, et d’un système de réponse (militaire) d’urgence … Révélant ainsi un lien profond entre ces six pays: ils travaillent à se doter d’un bouclier commun contre la déstabilisation intégriste. Prétexte aussi bon qu’un autre pour entamer une coopération, dont l’enjeu réel est infiniment plus vaste !
Sommaire N° 2