Amorcé depuis le 15/5 (VDLC No18), le renouvellement par vote interne (et non plus par oukaze pékinois) des Secrétaires du PCC des villes et des provinces témoigne du pouvoir inégalé du Président Jiang – résultat à vrai dire prévisible, fruit de 12 ans aux rênes du pays. A Pékin, la reconduction de Jia Qinglin était rien moins qu’évidente. Eclaboussé depuis 1999 dans le scandale des 10MM$ de contrebande Xiamen (Fujian), Jia passait, 2 mois plus tôt, pour un homme sur le départ. Un signe avant-coureur de sa remontée en sève fut donné le 7/05, avec son voyage à Pyongyang -mission rarement confiée à un homme fini. Le message fut reçu 5 sur 5 par le Congrès du PCC de Pékin-ville, qui reconduisit Jia Qinglin (22/5).
On s’attend au même succès pour Mme Chen Zhili à Shanghai, et pour Huang Liman et Li Changchun à Shenzhen et au Guangdong – tous trois de la mouvance de Jiang. Les secrétariats du PCC à Pékin et Shanghai sont des positions stratégiques dans la pyramide de la politique chinoise, car ils comportent chacun un siège au Politbureau : Jiang, qui en 2003, n’aura –probablement– plus de mandat autre que celui de chef de la CMC-, fait la preuve de sa capacité à se préparer le réseau d’ influences le plus fort. Parmi les autres nominations pressenties – préparées de longue date-, figure celle de Zeng Qinghong, actuel patron du Département de l’organisation -dont le poste-clé reviendra à Wang Gang, autre membre du club de Shanghai… Assurant ainsi que pour 3 ans au moins, Jiang aura droit au chapitre des nominations dans l’administration de son successeur Hu Jintao !
En même temps, on voit une 1ère matérialisation de la théorie de Jiang des «3 représentativités » : par la nomination de propriétaires privés au Congrès du Guangdong tel Liu Shaoxi le magnat du bois (l’un des 50
plus riches de Chine). Mais cet élargissement du PCC aux capitalistes n’est pas vanté, pas plus que ne sont publiées les uvres choisies du Président Jiang – l’opposition reste trop forte !
Sommaire N° 19