Argent : Terre promise – la lingerie féminine

· Tabou il y a encore 5 ans, la lingerie féminine connaît un essor commercial formidable. Depuis les 1ers défilés de dessous en 1993, la femme ose se regarder et vouloir être regardée. Le superflu – le désir- devient essentiel. Selon le Centre International du sous-vêtement de Nanhai (Guangdong), 200M de femmes soit 3 sur 10 (de 15 à 60 ans), entre Canton, Shanghai et Pékin, achètent par an 5 culottes, combinaisons ou soutien-gorge: le corps féminin devient la terre promise d’un secteur dont le chiffre global atteignait 11MM$ en 2001, presque le double de l’année précédente. Envers de la médaille : dans ce paysage textile de PME, les nouveaux entrants sont innombrables, grappillant des parts de marché sans pour autant être rentables, prolongeant leur agonie et retardant la montée en puissance des meilleurs : des leaders comme Wacoal, Embry et Oudifen enregistrent une progression de 50%, très en deçà du taux du secteur… L’OMC, et l’arrivée de géants aux produits à haute technologie (tel le Wonderbra) force le métier à mûrir plus vite: avec l’aide de Pékin, Nanhai achève d’ici cet été un centre d’import export,les ténors du secteur introduisent des matières nouvelles comme la dentelle, tout en préparant la relance du sous-vêtement masculin – la bataille sera rude et nullement gagnée d’avance, le seul avantage chinois évident, étant le prix.

· la Chine se passerait sans doute bien d’un phénomène inattendu, constaté ces derniers mois par l’office statistique – le reflux de l’exode rural, des villes vers les campagnes! Entre 2000 et 2001, sur les 486M de demandeurs d’emploi de régions démunies (Shaanxi, Guangxi, Anhui), 0,85% s’en sont retournés au village, faute d’avoir trouvé à la ville le job, même très peu payé, de manoeuvre ou de maçon que tous leurs aînés avaient trouvé jusqu’alors avant eux. Parmi ceux qui ont su se caser, un fort contingent (5,5% des 486M) ont loué leurs bras à d’autres fermes, notamment autour des villes – contre 3% en 2000. Semblant suggérer que les horticulteurs et maraîchers des ceintures vertes sont chassés de leurs emplois par cette concurrence tirant les salaires vers le bas. Pour caser ces 170M de travailleurs "verts" excédentaires, les autorités ont désormais peu d’option : les grands travaux, y-compris exportés (Afrique, Proche-Orient), la reconversion professionnelle, tandis qu’émerge le besoin de régler une des causes structurelles – l’illettrisme.

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