A la loupe : Taiwan et Pékin pressent la pédale douce

Depuis 2001, grand cru pour les investissements taiwanais en Chine, les rapports bitatéraux se détendent. Un nouveau cap vient d’être franchi dans la normalisation, lorsqu’un navire-citerne du Fujian a accosté (5/05) l’île taiwanaise de Matsu frappée (comme tout l’archipel) par la sécheresse, pour lui livrer 2.300t d’eau. C’est un test, et pour la Chine, un des rares cas où son eau lui est payée à prix rémunérateur –7$/m3– 12 fois le prix urbain chinois actuel. Matsu pense en acheter jusqu’à 50.000t. C’est un test pour tout Taiwan. Les méfiances s’estompent.

Depuis les années 1980, 60MM$ ont été investis par Taiwan sur le continent(cf VDLC No14/15). L’an 2003 (jan) verra une nouvelle étape, avec l’entrée en jeu des assurances insulaires (Cathay, Shinkong, Fubon), si Pékin donne les licences – Taibei elle, le permet désormais.

Au plan politique, rien de nouveau quant aux slogans -Pékin exige toujours le retour de la province rebelle, laisse planer le spectre d’un recours aux armes… Mais depuis 2001, jouent deux facteurs nouveaux: l’arrivée au pouvoir de George W. Bush, prêt à réarmer Taiwan et à la défendre, fait douter en Chine, de l’utilité du programme d’investissements de l’APL, et l’entrée dans la fonction de Président, de Hu Jintao, que l’on dit libéral avec Chen Shuibian son homologue taiwanais, du même âge (la 50aine), permet d’espérer un dialogue. Justement, Chen propose (une mission informelle du DPP à Pékin, ajoutant : "entre bons voisins, il est normal de s’inviter à prendre le thé" : main tendue!

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