· La science chinoise est prête à faire une modélisation de l’homme chinois, super fichier informatique doté de tous les attributs humains sauf chair, sang et émotions. Cette création servirait à la recherche fondamentale et à l’établissement de diagnostics et traitements inapplicables sans danger à l’être vivant. Sous l’égide de la CAS, le projet des universités "Beijing" et "Tsinghua" est à l’étude du Conseil d’Etat. D’un coût de 2,4M$, cette compilation des données qui auront "les mêmes caractéristiques nationales, régionales et culturelles" (sic), prendra 6 à 12 mois. Corée, Japon et US disposent déjà de tels programmes.
· A Shanghai, le toutou n’a qu’à bien se tenir: depuis le 1er Mai, tous les chiens dépourvus de plaques sont passibles d’enlèvement et d’euthanasie. Sur les 7100 pauvres pensionnaires de la fourrière, seuls une poignée de chiens de race, chihuahuas ou pékinois doivent être épargnés. L’objectif est une reprise en main avant l’échéance des JO de 2008. Les chiens, en effet, coûtent à la ville, par leurs crottes dans les rues, et par les 50000 plaintes pour morsure enregistrées par an. Il s’agit à la fois de prélever une taxe (240$/an), et de faire vacciner les chiens, précaution contre la rage, qui n’est pas rare.
NB : le chien fait un retour récent dans les villes chinoises, après 30 ans d’absence. Il offre loyalement compagnie et chaleur à une société qui en manque. La taxe est élevée : de nombreux propriétaires cachent leur chien… hors surveillance vétérinaire!
· Le 1er mai, on l’a vu, est le moment rituel de récompenser le labeur socialiste. Cette année pour la première fois, le PCC vient d’attribuer la médaille du travail à 4 patrons privés du Zhejiang, et le super titre de «travailleur modèle» à 17 autres dans le Shaanxi, pour leur «contribution à l’économie socialiste».
De manière spectaculaire, il traduit dans la pratique, la reconnaissance théorique du secteur privé, par Jiang Zemin depuis juillet 2001, dans son Discours sur les trois Représentativités invitant les entrepreneurs à adhérer au Parti. Parmi les quatre "médaillés du travail", deux étaient déjà membres du PCC.
NB : cette ouverture de l’organisation ouvrière aux chefs d’entreprises "capitalistes" l’été dernier a irrité une frange de l’opinion, entre les ouvriers appauvris et les vieux intellectuels nostalgique. La direction du PCC a passé outre, et semble avoir gagné.
Sommaire N° 16