Jeune vice-Président voire Président (si sa nomination se confirme, au 16.Congrès d’octobre), Hu Jintao poursuit sa présentation sur la scène mondiale. Une mission en Asie semaine passée (Malaisie, Singapour, 23-26) avait surtout pour but de lui donner un début d’image personnelle – de démentir son profil de personnage «pâle» ou «sybillin», explicité par moults jeux de mot de la presse anglophone, genre « who is Hu ? ».
Puis dès samedi 27, suivait le «gros morceau», les USA. Satisfait de devenir l’aîné dans le tandem des deux pays, G.W. Bush était curieux de voir s’il pourrait prendre l’ascendant sur Hu.
Lequel en revanche prenait ses distances, en dénonçant le soutien US à Taiwan et en offrant, en monnaie d’échange, une discrète médiation dans la reprise du dialogue avec Pyongyang, désirée par Washington.
Mais ostensiblement, tout en recevant son hôte, G. Bush annonçait le renforcement de l’alliance US-taiwanaise, qu’il revendiquait «moins comme un problème (comme le faisait Clinton), que comme un plein succès»! Bush lui, prétendait raffermir le soutien chinois à sa politique anti-terroriste, et lui faire accepter l’idée d’une éviction de Saddam Hussein en Irak…Voeu également irréalisable! Paradoxalement, l’étape où Hu fut le mieux accueilli, se révéla être le QG des forces Pacifiques US, et l’amiral Dennis Blair, patron de 300000 hommes, 1400 avions, 190 bâtiments, et partisan du dialogue.
Entre Bush et Hu, ce fut l’accord pour diverger dans une irréelle convivialité – comme si ces deux ne croyaient pas un mot du langage qu’ils devaient tenir. Hu eut droit à un tour complet des US (6 jours), d’Honolulu à San Francisco via NY et Washington. A chaque étape,il réitéra son souci de créer des relations«toujours plus étroites»: dévoilant le but profond de ce voyage, renforcer l’alliance avec les US, seul partenaire qui compte, à toutes les époques, au-delà des hommes et gouvernements!
Sommaire N° 16