· Les échanges sino taïwanais suivent une courbe identique à ceux sino-nippons.
Après de longues années de marée basse depuis 1995 (exercices militaires chinois autour de l’île) et 1997 (crise asiatique), 2001 a été un grand cru pour les investissements taïwanais en Chine : 4214 firmes nouvelles, + 36%, et un investissement engagé de 3MM$, soit +20%, et 10% du total des investissements étrangers directs de l’année.
La nouveauté ne réside pas tant dans la hausse brute du volume que dans la diversification :
[1] sectorielle, avec une percée dans les produits à haute valeur ajoutée (agro-alimentaire, plastique, informatique, environnement, équipement médical…),
[2] géographique, sortant de ses fiefs du Fujian et du Guangdong pour s’étendre dans le Jiangsu et le delta du Yangtsé, l’Ouest (pour la politique fiscale), Pékin (en vue des JO de 2008) et le Liaoning (pour les nouvelles technologies).
[3] structurelle : le grand groupe rattrape, en volume d’affaires, la PME familiale, et les deux travaillent en symbiose (sous-traitance).
· Le bilan statistique du 1er trimestre confirme la perspective d’une reprise ferme, et rend plausible le scénario d’un taux de croissance de 7-8% d’ici 2005.
La croissance industrielle a progressé de 10.9% (à 145MM$, +1%), et les ventes au détail ont augmenté de 8.7% (121,5MM$). 18MM$ de bons du trésor (+30%) seront dédiés en 2002 à l’industrie lourde, aux infrastructures (dont 40% au grand Ouest), et au développement rural –c’est nouveau. La State Power Corp. va investir 8,5MM$ dans l’inter connection des réseaux (en plus des 18MM$ déjà payés depuis ’99), dans le but de ramener le prix de l’électricité rurale, au niveau pratiqué dans les villes (jusqu’à présent, seuls 60% des villages sont raccordés à un réseau ouvert à concurrence, et le fermier paie couramment 0,2Y de plus au Kw/h que le citadin.
Un sondage de la BPdC nous apprend que l’épargne maintient sa confiance dans les bons d’Etat: 19.6% leur reviendra, contre 11.6% aux assurances, 7.4% aux titres boursiers – taux qui remonte, pour la première fois depuis 2000, en conséquence de la coupe de la taxe aux transactions.
Reste les zones d’ombre: la baisse des profits automobiles, avec la guerre des prix exacerbée par l’OMC : en janvier-février, 15 marques ont enregistré 116M$ de revenus, moins 22%. Le chômage urbain rampe, toujours plus dur à cacher (l’Etat avoue aujourd’hui 10%). Et surtout, des doutes apparaissent, toujours plus fermes, sur la qualité des statistiques chinoises, et du taux de croissance unique au monde, de la Chine depuis des années – vieille histoire.
· Comment une Cie aérienne peut-elle doubler son profit en 2001 au marché déprimé (surtout après le 11/09), avec des coupes moyennes de 40% (à 600Y l’aller Shanghai)?
C’est pourtant ce que vient de faire China Eastern (9/4), en citant un chiffre de +209% (à 66M$), démentant les 22 maisons de courtage qui prédisaient une baisse du même profit, de -19%! L’explication du résultat est édifiante : une petite partie tient à la chance – la dépréciation du Yen, devise d’une part des dettes du groupe- mais surtout au coup de pouce de l’Etat, qui a réduit pour elle de 33 à 15% son impôt des sociétés (lui offrant un crédit de 37M$, et l’épongeage de la moitié de l’arriéré fiscal de 80M$), pour avoir transféré son siège social de l’aéroport de Hongqiao (Shanghai) vers celui de Pudong. De même, la Cie s’est fait alléger ses charges patronales de 11.66M$, en transférant à la SS municipale les dossiers de ses employés. Soutien qui permet au 3ème transporteur chinois de tenir ses engagements: 6 Boeing 737-700 et 2 Airbus A319 en leasing, seront achetés en 2002…
· Sun Microsystems, (inventeur du langage Java, 18,5MM$ de capital, présent dans 170 pays) vient d’offrir au Ministère de l’Education son logiciel de traitement de texte StarOffice (6.0), pour duplication et distribution aux écoles et universités. Sun, qui en 1995 avait déjà relié à l’internet 50.000 instituts supérieurs grâce à son système NetDay, y voit l’étape préalable avant l’établissement de 10 centres de télé enseignement.
NB : cette mise à disposition de StarOffice permettra sa mise en vente publique, dès mai, à 60$ pièce: lourde concurrence pour Microsoft-Office, qui assume des fonctions similaires.
Dans la même veine, au chapitre des efforts pour moderniser l’éducation, une loi d’encouragement des écoles privées est déposée (4/04), dont le but sera d’autoriser la prise de profit et le retour sur investissement et de clarifier la propriété. Ceci, pour faire face à la crise d’un système incapable de faire face à la demande à tous niveaux (pré scolaire, primaire, supérieur), carence traduite chaque année par des départs plus massifs vers l’étranger des fils de riches, sinon des plus doués.
Sommaire N° 14