Editorial : une diplomatie chinoise à toute vitesse !

Le 26/3 vit le passage de Shimon Perez, le min. israélien des affaires Etrangères. Malgré ses inquiétudes face à la guerre en cours, Zhu Rongji se garda de presser pour un retrait de Tsahal des zones sous contrôle palestinien (pression inutile, et peu dans le style chinois) mais se contenta de plaider «l’arrêt des conflits, pour retrouver au plus vite le climat où la parole peut reprendre». Entre-temps, les deux pays doublaient le fonds commun de R&D en agronomie, voire (sans doute) en armements. Tout en enterrant, moyennant une lourde pénalité israélienne (350M$), l’affaire de l’Awacs non livré par Tel Aviv, suite au veto US… Dans sa gestion du dossier «Israël», Pékin montre sa méthode: éviter de marginaliser, garder intacte son influence!

Du 23 au 26 à Pékin, Megawati Soekarnoputri, Présidente d’une Indonésie en grande convalescence politique et économique, trouva du soutien, sous la forme de 400M$ de prêts, et plusieurs déclarations d’intention entre Pertamina et Petrochina, les groupes pétroliers nationaux. Pertamina est bien partie pour remporter le marché gazier du terminal de Shenzhen (valeur: 10MM$), et réalisera avec Petrochina plusieurs projets d’explorations en JV sur son sol (on– et offshore), d’une valeur de 100M$. 4 consulats généraux furent échangés –Shanghai, Canton pour Jakarta, Surabaya et Medan pour Pékin. On est loin de la guerre froide des années ’65-90. Pékin semble vouloir saisir la chance de regagner de l’ascendant sur le 3ème géant d’Asie, et 1er  Etat musul-man du monde, avec 210M d’âmes dont 8 à 9M de chinois.

Enfin, la visite du 1er Ministre belge Guy Verhofstadt, permit la signature d’un fonds d’investissement pour PME. Bruxelles y recycle 9M ², fruit de la revente à Alcatel des actifs publics  belges dans Shanghai-Bell, le géant chinois du téléphone . Avec la quote-part chinoise (50/50) et privée belge, 50 à 70M² devraient être réunis, permettant de financer les 1ers pas et le mariage de petites firmes des deux bords -gîte, personnel, formation…

Au début du XX. siècle, la Belgique avait déjà recyclé des fonds en Chine. A l’époque des traités inégaux, elle avait réinvesti (dans les chemins de fer de Tianjin) les réparations imposées à Pékin par ses occupants. Sans le savoir, 100 ans plus tard,Bruxelles réagit de la même manière: perpétuant l’image ancrée en Chine, d’un pays industrieux et coopératif!

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