· Deux projets «verts» en disent long sur l’opiniâtreté des services chinois de protection de l’environnement, déterminés à rattraper l’important retard pris.

 Ê La ligne ferroviaire en construction entre Golmud et Lhassa a causé ses premières victimes : une équipe d’ouvriers qui avait arraché au bulldozer une forêt dans cet écosystème fragile et unique au monde, a écopé d’une amende de 30.000Y. C’est beaucoup, par rapport à leurs salaires. En permanence sur le chantier, un consultant d’une Association de Chengdu, «protection des rivières vertes» a inspiré cette amende, qui fera l’effet d’un coup de tonnerre et imposera immédiatement une autre manière de travailler.

Ë Avec 3000km de circonférence, le Taklamakan est le 2^d désert dérivant au monde -350000km² -, et gagne10m/an sur les terres cultivables. Avec les crédits de Pékin, le Xinjiang veut endiguer cette «mer de la mort» d’une forêt de peupliers et lauriers roses de 630000 ha, coupant les vents responsables de l’érosion.

· A Zhangjiapu (Hebei), les funérailles de Mgr Pei Shangde, le 3 janvier, ont duré 3 h., suivies par 300 personnes selon la police, 5000 selon les témoins cités par l’agence Fides. Sous le nom de baptême de Matthieu, Pei était depuis 1989 l’évêque non assermenté de Pékin, confiné en résidence surveillée depuis avril, et hospitalisé pour dysfonction rénale, dont il succomba la veille de Noël, à 83 ans. Détail significatif, la messe a été célébrée par un prêtre officiel: dans ces occasions, entre l’Eglise d’Etat et celle de l’ombre, il n’y a plus de schisme qui compte.

Toujours à propos de religion, ont été imposées le 31 déc. à Jinmen (Hubei), 15 peines de prison et une de mort, contre une secte, l’«Eglise de Chine du Sud». Interdite depuis avril, elle résultait d’une scission d’une autre secte, «l’Eglise du but total» (sic). Gong Shengliang son fondateur (46 ans), qui a reçu la peine de mort, est accusé de viol et d’autres délits non spécifiés. 17 autres sectes sont sous le coup d’une interdiction. Proliférant dans les campagnes, elles témoignent du vide moral, et de l’incapacité pour les églises bona fide (partiellement interdites) de faire leur police, et de séparer le bon grain de l’ivraie.