Les 11-12/02, une cinquantaine d’écoliers et 150 pères et mères enragés ont mis à sac les édifices publics de Xiancheng (Guangdong). Destructions et incendies ont duré jusqu’à l’arrivée de forces extérieures, qui ont arrêté 21 manifestants. C’était contre les frais de scolarité que s’élevait la jacquerie du village.
En ville comme à la campagne, les taxes dans les écoles se sont multipliées, pour pallier la carence de la dotation nationale, 40,35MM$ en 1999 et 2,7% du PNB équivalents aux 2/3 des besoins. Profs et instituteurs, trop souvent, ne sont plus payés depuis des lustres!
Mais cette pratique, hors contrôle, nie le principe légal des 9 années d’études gratuites et obligatoires. La campagne lancée en 2000 pour y mettre un terme est restée lettre morte. En fonction de leur réputation, certaines écoles publiques tentent d’aligner leurs tarifs sur ceux des privées (non subventionnées): à Pékin en 2000, pour 6 années, une zhongxue (école intermédiaire) exigeait 30.000Y/élève, hors frais de demi pension, de manuels et cahiers.
En milieu rural, l’effet des taxes est plus sournois: à la rentrée de printemps 2000, au collège de Huiwan (Hubei), 190 élèves (20%) manquaient à l’appel. Après avertissement (il s’agissait d’une «fronde»), presque tous revinrent, sauf 18, aux parents insolvables: avec un revenu annuel de moins de 500Y, comment payer la scolarité de 700Y/an? Les 18 étaient donc partis en ville, travailler ! En août, au terme d’un procès intenté par la province, la cour enjoignit les familles de rendre leur fils à l’école, pour le reste des 9 ans légaux -à charge du Hubei, pour les indigents. L’incident souligne le besoin croissant des campagnes en soutien public, pour prévenir l’érosion, voire un recul de la scolarisation -qui atteindrait 97%, chiffre officiel…
Pour commencer, le Ministère tente une nouvelle action pour enrayer la dérive des taxes illégales !
Sommaire N° 7