En décembre, la bourse bombait du torse, avec 1100 firmes cotées, 58M de porteurs (2d score mondial après les US) et sa capitalisation décuplée en 5 ans, 560MM$ (3e d’Asie).
A HK en 2000, l’indice Hangseng baissait de 13%, mais Shanghai et Shenzhen grimpaient de 50%, et Salomon Smith Barney prédisaient à la bourse chinoise le 1er rang d’Asie avant 2010.Mais le 5/2, après les fêtes, les deux places ont chuté quatre jours, avant de se reprendre (8/2) : suite au désordre dénoncé par Wu Jinlian, économiste : "la bourse chinoise, c’est pire qu’au casino".
Ce qui se passe: les cours baissent, par crainte de la vaste action «Mr Propre» lancée par Zhu Rongji. Des affaires sortent, telle l’entente montée par Lu Liang, ex-critique d’art, avec 20 courtiers pour convertir un élevage de poulets déficitaire en China Venture Capital, une des valeurs hi-tech les plus prisées sur la place de Shenzhen. Lu avait écrit dans la presse financière, sous pseudo, des papiers dithyrambiques sur CVC, et issu pour 242M$ de trans-actions fictives, faisant monter en neige la part, de 2.05$ en fév.2000 à 9.67$ au plus haut, avant de fondre à 1.57$ la semaine passée.
NB : rien qu’à Shanghai de déc. 1999 à avril 2000, 140 titres ont été manipulés-d’autres n’ont «tenu» que par le soutien secret du gouvernement.
Les milieux boursiers s’inquiètent:
– 40 banques de Shanghai pourraient avoir placé illégalement en bourse.
– De nombreux groupes ont hypothéqué leurs placements pour emprunter. Si la bulle éclate, les banques risquent un lot in quantifiable de nouvelles mauvaises dettes!
Signe de la mince confiance de l’Etat dans sa bourse: alors que l’ouverture du marché secondaire à Shenzhen, est encore retardé sine die, un autre fonds très important est aussi reporté: celui de la SS, appelé à atteindre, en 20 ans, 20MM$ des cotisations patronales et salariales. Décidément, les conditions pour lui assurer un placement en père de famille, ne sont pas réunies!
Sommaire N° 5