Nous annoncions (n°4/VI) le plan de la CSRC de taxe (10%) d’entrées d’Entreprises d’Etat en bourse étrangère, pour payer leurs charges sociales: il n’a fallu que 8 jours au Min. des Finances, vu le tollé, pour reculer et démentir: prudence avant tout !
En même temps (7/2), suivant la Federal Reserve, la BPdC baisse ses taux en US$ de 0,3%, à 3,81% /an. La question, à présent, est de savoir si elle va maintenir son taux en Yuan, ou le remonter. Le Yuan, à 2,25%/an, après sept coupes, est à son plancher.
La BPdC est décidée à hausser le taux au moindre signe d’inflation. En 2000, pour la 1ère fois depuis 1998, l’index des prix était positif, +0,4%. Mais pour l’heure, comme la CSRC, la Banque joue la prudence: pas de hausse immédiate, qui chasserait l’argent des commerces vers les banques et aggraverait un chômage important (4% officiel, 10% réel dans les villes).
D’autant que les USA, sous la Présidence de G.W. Bush, préparant leur relance, veulent réduire impôts (1600MM$ d’ici 2010) et taux d’intérêt (1%, dt 0,5% déjà effectifs). Séoul emboîtait le pas (08/2), baissant son taux de 25 points de base, suivi par HK et Tokyo dans des proportions identiques : l’espoir de reprise, dans toute l’Asie reste suspendue à l’attitude -et au succès- des USA cette année!
La relance des US devrait, à terme, rouvrir leur marché aux produits chinois -y-compris par effet OMC. Mais en 2001, elle devrait d’abord, par renchérissement du Yuan, favoriser l’export américain vers la Chine et «punir» l’export chinois, qui ne devrait faire mieux, cette année, que 8 à 12%, contre 28% en 2000!
Autre motif futur, chez la BPdC, pour recommencer à hausser ses taux d’intérêts: une remontée en valeur de devises, déjà sensible, Euro notamment. La Chine espère en partie compenser vers l’UE ses pertes de marchés US, en tablant sur un Euro ² «boosté» par les coupes du US$.
Dernier paramètre: le pétrole.
Le baril a baissé de 10$ en 4 mois, à 25$. La Chine répercute la baisse: 2,82Y/litre. à la pompe, contre 2,96 en déc. C’est bon pour le consommateur, mais déflationniste, justifiant l’attentisme sur les taux. Il est vrai que la taxe sur le carburant n’est plus très loin : adoptée l’été dernier, elle avait pour seul obstacle la flambée du pétrole. Son « feu vert » marquera une étape vers un système d’impôts aux normes internationales… et un coup de fouet au marché automobile !
Sommaire N° 5