Editorial : Shenzhen, Canton, Shanghai -sortis de la crise !

A Shenzhen, elle est oubliée, la crise des 2 années passées : en 2000, la ville soeur de HK (3M d’habitants) caracole du haut de son PIB de 20MM$, en hausse de 14%, qui lui permet de passer au 4ème rang national, doublant Tianjin (19MM$, 9,6M habitants) et Chongqing (18MM$ et 30,6M d’âmes – dix fois Shenzhen!).

Par habitant, Shenzhen est champion national pour le revenu (2612 $/an, six fois celui du chinois moyen), et pour l’export.

En six jours de congés du  chunjie, Shenzhen a clamé sa santé en achetant 500 voitures individuelles. Fin 2000, elle comptait 17 foyers «motorisés» sur 100 -contre 5% en ’99, marché en hausse de 200%/an. 60% des citadins sont partis en vacances -autre record ! Cette insolente prospérité a deux origines:

¬ La privatisation imposée par la crise, arrivée plus tôt et plus forte qu’ailleurs, du fait de l’intégration plus étroite à l’économie mondiale. Crise exacerbée par la suspicion de Pékin vis-à-vis du Sud – Zhu Rongji engageait alors la guerre contre les provinces: Shenzhen fut contrainte à s’adapter.

Résultat, 2/3 de la ville sont privés, étranger ou en JV et Zhu vient de l’inviter, avec quelques autres villes méridionales, à se défaire du reste sous trois ans.

­ Après la crise, la reprise touche aussi Shenzhen en 1er: HK reprend ses investissements privés, surtout en logement-7000 apparts en 2000 (résidences 2daires), pour 450 M$ – 1/3 des ventes. L’immobilier coûte à Shenzhen 10% du prix sur le rocher. Pour tout le Guangdong, les ventes à HK devraient passer, en 2001, de 14000 appartements à 18500, et les prix monter de 6 à 8%

La prospérité lèche également (mais moins) les rivages de Canton, où 1/3 du PIB vient déjà du privé et où les ventes ont atteint 13,5MM$ en 2000. Ici, désormais, 72% des foyers disposent du téléphone mobile, et 54%, de l’ordinateur (mais seulement 0,4% ont la voiture !).

Enfin, Shanghai exprime, dans sa croissance déjà formidable, un regain d’énergie, par le franchissement d’un cap. En 2000, elle a engrangé 11,7 MM$ d’invests non étatiques, soit 52,1% des 22,5MM$ reçus au total. Pour la 1ère fois, l’Etat, comme investisseur à Shanghai, passe en 2de position, derrière l’investissement étranger,  JV, collectif ou privé, en hausse de 46%/an depuis 10 ans. Pour le pouvoir central, c’est un excellent signe – signe qu’il se trouve, dans sa course à la croissance, à quelques années de l’objectif, de passer le témoin au secteur privé!

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