Livrer à domicile du canard laqué commandé par téléphone, ne suffira pas pour faire de l’administration nationale des Postes un outil rentable.
Après trois ans d’indépendance suite à la scission du Ministère des PTT en mars 1998, la poste a du mal à s’imposer commercialement. Depuis lors, la division par six de son passif (363M$), un revenu (5,13MM$) en hausse de 14% en 2000, et 7% des comptes épargnes nationaux (55,14MM$, +20%), sont des succès certes, mais insuffisants, dans un environnement toujours plus compétitif:
– Avec la progression galopante de l’e mail et des téléphones portables, et malgré la protection de l’Etat (à Shanghai, PostNet, service postal US, a été interdit en décembre), le courrier n’a plus la cote: au centre de tri de Haidian (Pékin), le volume s’est effondré de 60% en peu d’années, et les profits avec.
– Sur le segment du «post express» où elle gagnait 35%/an de 1991 à 1994, la poste régresse de 4% /an, depuis l’arrivée en 1995 de DHL, TNT, Fedex et bientôt UPS.
Elle n’y détient plus que 40% du trafic : 15% plus chère, plus lente, moins bien équipée et sans flexibilité, elle peut souffrir aussi d’un personnel moins formé à la tradition de service …
L’offre « gadget » de contrats de livraison par téléphone avec des restaurants, ne peut cacher l’impasse. shang tian wu lu, ru di wu men («pas de route vers le ciel, ni de tunnel sous la terre») : la privatisation de services non rentables semble inévitable, à l’instar des autres postes du monde.
Sommaire N° 4