Argent : une Legend s’engrippe

· Longtemps coqueluche de la bourse de HK Legend Holdings a déçu, et mis fin à sa légende d’invulnérabilité à la mauvaise conjoncture. Le groupe pékinois d’électronique a fait savoir le 2 novembre 2001 qu’il fermait 500 emplois, 5% de sa main-d’oeuvre, d’ici mars 2002. Le 7/11, il récidivait en rapportant un profit net de 26M$ pour son second semestre, en hausse de 15,4% par rapport à 2000 mais en baisse de 12,8% par rapport au premier. Legend n’a vendu que 795.000 PC pendant l’été, saison clé de pré-rentrée des classes, période d’1/3 des ventes normales de PC. La firme -dont les parts ont perdu 40% au Hang Seng en 2001, a dû revoir à la baisse ses objectifs de vente de 3,7M à 3,13M d’unités pour l’année fiscale 2001 (mars ’01 à mars ’02, +20%). Par comparaison, l’exercice 2000 (mars à mars) avait vu une hausse de 77%, à 2,61M. Quoique Legend conserve ses 30% du marché chinois des PC, ses résultats révèlent un refroidissement rapide des ventes du secteur, de 48% au 1er trimestre -selon l’analyste IDC, à 13% au 3ème trimestre. Le groupe prédit un maintient de la tendance pour un an encore. Froid dû à la récession pour Nomura International, à une saturation du marché porteur, pour d’autres analystes. Une guerre des prix en vue ?

· Destinée à poser les jalons des réformes économiques au cours des 5 à 10 prochaines années, une réunion annuelle de décideurs a été ajournée le 5 novembre 2001, pour la seconde fois en un mois, faute de consensus sur l’ordre du jour. Au menu de cette Conférence Centrale Financière figuraient la réforme des banques, les SDD, l’assurance, les marchés boursiers, les taux d’intérêts et de change. Dong Wenbiao, Président de Minsheng (seule banque privée en Chine) a précisé que le meeting ne se tiendrait, qu’une fois acquis l’accord sur l’agenda -exemple classique de management par consensus, propre au système chinois.

Entre-temps, le pays continue à miser sur la consommation intérieure, pour franchir la vague de récession mondiale. Vient d’être confirmée (l6/11) la hausse des salaires des 10M de cadres, de 9,6$/mois en moyenne (soit +15%), rétroactif au 1er octobre. Après la hausse des salaires de 12$ le 1er janvier, cette injection porte le salaire minimal public à 53,7$ /mois (les régions "chères" de la côte, et celles "difficiles" du Grand Ouest, tels Tibet et Xinjiang, touchent davantage). Tous les "bonnets de gaze noire" (fonctionnaires) bénéficient, même Jiang Zemin et Zhu Rongji, qui toucheront 344$ /mois. A ce tarif, il leur faudrait 10 ans pour payer une Audi A6 made in Changchun, au tarif actuel.

 

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