Depuis cinq ans, les médias chinois ont vu le soutien de l’Etat se réduire, et l’obligation de parvenir à l’autonomie financière. Leur survie dépend de leur audience, par les ventes et notamment la publicité.
Suivant la tendance visible partout au monde, depuis des années, l’Etat tente de constituer des groupes, mission confiée à Ding Guangen, chef du bureau de la «publicité d’Etat» (propagande). La démarche est double: faire parvenir les groupes à une économie d’échelle les prémunissant d’alliances étrangères, et maintenir, par concentration verticale, l’influence de l’Etat. Fin octobre 2001, Ding annonçait que tels groupes médiatiques pourraient recevoir les participations de GEE, et s’associer par tout montage financier à d’autres groupes de presse hors de leur région, brisant dans ce secteur la tradition vivace de protectionnisme provincial. NB: le texte prévoit qu’en cas de prise de parts par des conglomérats, la rédaction (et la censure centrale) garde son indépendance éditoriale, et que les investissements étrangers sont interdits, «pour éviter toute influence sur le contenu». Idem, les journaux sont interdits d’aller en bourse, «pour ne pas renforcer leur indépendance».
Les TV sont plus à la page. A Shanghai, les 11 canaux des groupes STV et Orient-TV viennent de se doter chacune d’un thème, ce qui en fait des précurseurs en Chine, et CCTV, de vendre aux enchères 230 créneaux de publicité -en misant cette fois sur la transparence, pour attirer l’étranger!
Sommaire N° 37